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Une thérapie prometteuse contre le cancer du sein se révèle mortelle dès l'arrêt du traitement

La thérapie paraissait plus que prometteuse. Les essais sur des souris avaient permis d'empêcher les métastases du cancer du sein de se développer. Mais les chercheurs bâlois ont dû se rendre à l'évidence: l'arrêt du traitement conduit à une mort rapide du sujet.

22 oct. 2014, 19:00
Le traitement permet effectivement de détruire les métastases, mais, dès l'arrêt, la rechute conduit rapidement à la mort.

Une thérapie expérimentale empêche avec succès les métastases lors d'un cancer du sein. Mais lorsqu'on arrête le traitement, la rechute conduit à une mort rapide, ont constaté des chercheurs bâlois sur des souris. Dans la revue "Nature", ils conseillent l'extrême prudence avec ces inhibiteurs déjà essayés sur des humains.

Initialement tout allait pourtant bien: l'inhibiteur, testé sur des souris par l'équipe de Mohamed Bentires-Alj, de l'Institut Friedrich Miescher (FMI) de Bâle, a stoppé la formation et la croissance de métastases dans les poumons. Les métastases restent la cause principale des décès lors d'un cancer du sein, écrit le FMI.

Est alors survenu un fait inattendu: lorsque les chercheurs ont cessé d'appliquer l'inhibiteur, la formation de métastases s'est accélérée et a conduit au décès prématuré des souris. "Nos résultats incitent à la plus grande prudence lors de ce traitement", mettent en garde les chercheurs. La thérapie doit absolument être combinée à des traitements qui empêchent cette rechute.

Des aides pour les tumeurs

L'équipe bâloise explique ce qui s'est passé. Les tumeurs et métastases peuvent recruter des cellules immunitaires, les macrophages, qui les aident à croître. Une des molécules qui règlent ce processus de recrutement est appelée CCL2, que les chercheurs ont bloquée avec un inhibiteur. Mais au lieu de disparaître, les précurseurs des macrophages se sont rassemblés dans la moelle épinière.

Lorsque les scientifiques ont cessé d'appliquer l'inhibiteur chez les souris, les cellules précurseuses ont été libérées en grande quantité et ont rejoint les foyers métastatiques. Les poumons surtout étaient touchés en quelques jours par de nombreuses nouvelles métastases.

A cela s'ajoute que les macrophages ont favorisé certains facteurs de croissance qui ont formé des vaisseaux sanguins alimentant les tumeurs et les métastases.

Prudence chez les humains

La conséquence est que les souris sont mortes aussi vite que si elles n'avaient pas été traitées. "Il y a tout de même une bonne nouvelle", a expliqué à l'ats Mohamed Bentires-Alj: "Il existe des substances qui inhibent les facteurs de croissance de ces vaisseaux sanguins". L'administration d'une telle substance empêche l'extrême accélération de la maladie chez les rongeurs chez qui le cancer a progressé à un rythme normal.

Les inhibiteurs CCL2 et des thérapies immunitaires similaires ont été testés, et le sont toujours, sur les humains, comme le carlumab pour les cancers de la prostate. "Nous espérons que nos résultats puissent inciter à la surveillance méticuleuse et à long terme de premiers indices de rechute chez ces patients", a souligné M.Bentires-Alj.

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