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Solar Impulse regagne Rabat grâce à la seule énergie solaire

Bertrand Piccard a posé Solar Impulse en douceur ce mercredi 6 juin à 00h30 à Rabat (Maroc). Il a décollé de Madrid.

06 juin 2012, 07:02
Solar Impulse s'est posé en douceur mardi soir, à 00h30 (heure suisse), sur sol marocain, à Rabat, avec aux commandes le Suisse Bertrand Piccard. L'avion solaire, après avoir traversé dans l'après-midi le détroit de Gibraltar, a réalisé son premier vol intercontinental.

Solar Impulse s'est posé en douceur mardi soir, à 00h30 (heure suisse), sur sol marocain, à Rabat, avec aux commandes le Suisse Bertrand Piccard. L'avion solaire, après avoir traversé dans l'après-midi le détroit de Gibraltar, a réalisé son premier vol intercontinental. Des applaudissements ont ponctué l'atterrissage.

Le vol entre Madrid et Rabat a duré au total 19 heures et 8 minutes pour une distance parcourue de 830 kilomètres.

A sa descente d'avion, le pilote suisse, accueilli par des responsables de l'Agence marocaine de l'énergie solaire (MASEN) paraissait épuisé mais souriant. Son épouse Michèle était aussi présente. Un aérogare spécial a été aménagé par les responsables aéroportuaires marocains sous un important dispositif policier.

Des dizaines de personnes, organisateurs du vol mais également plusieurs responsables marocains s'étaient rassemblés sur la piste de l'aéroport pour suivre de près l'atterrissage de Solar Impulse.

"Je suis très ému. Les Marocains ont tellement bien préparé ce vol ... Je suis ravi pour eux et je les remercie", a confié le pilote à sa fille qui a suivi le vol depuis la Suisse. Le héros a encore déclaré: "le Maroc s'engage avec beaucoup d'ambition dans le développement des énergies renouvelables. Nous admirons cet effort". "C'est l'aboutissement d'un rêve, un rêve devenu réalité. Je suis heureuse", a de son côté déclaré son épouse.

L'avion avait décollé mardi matin à 05h22 précises, presque en silence, de l'aéroport espagnol de Madrid-Barajas, ses batteries chargées à plein par le soleil.

A 16h32, l'immense avion révolutionnaire ultra-léger, piloté par le co-fondateur du projet, a franchi le détroit de Gibraltar long de 14 kilomètres qui sépare l'Europe de l'Afrique. La traversée s'est opérée "dans de bonnes conditions" et une météo "favorable", selon l'Agence MASEN.

Sur invitation du roi

"C'est un événement historique", a pour sa part déclaré Mustapha Bakkoury, le président du directoire de MASEN, qui était mercredi parmi les premiers à saluer Bertrand Piccard à sa descente d'avion.

Solar Impulse s'est rendu au Maroc à l'invitation du roi Mohammed VI et de MASEN. Ce voyage coïncide également avec le lancement de la construction dans la région de Ouarzazate de la plus grande centrale thermo-solaire jamais réalisée à ce jour. Ce périple devait aussi permettre à l'équipe de tester l'appareil dans le cadre du trafic aérien international et des grands aéroports.

Selon des responsables de l'aéroport de Rabat, l'avion "se reposera maintenant à Rabat durant cinq jours avant de s'envoler de nouveau pour Ouarzazate", au sud du pays, à la veille de l'inauguration de l'installation thermo-solaire.

Masque à oxygène

"Ce premier vol de mission, c'est comme une récompense", a déclaré Bertrand Piccard, joint par téléphone par l'ats peu après le décollage mardi. Le pilote s'est enthousiasmé de "ces magnifiques moments", alors que l'avion était accompagné par la pleine lune.

Après plus de douze heures de vol, l'appareil avançait à 70 km/h, à plus de 8700 mètres d'altitude et dans un air glacial, pouvant atteindre -29 degrés Celsius. A cette altitude, Bertrand Piccard a dû par exemple s'aider de son masque à oxygène pour respirer.

Toute la journée, une caméra embarquée à bord de Solar Impulse a diffusé des images du vol sur le site internet du projet.

Parti de Payerne (VD) le 24 mai dernier, l'avion solaire était arrivé le lendemain à Madrid pour une escale. Il n'avait toutefois pas pu alors redécoller pour le Maroc en raison du vent.

Quatre moteurs électriques

Solar Impulse est le premier avion conçu pour voler de jour et de nuit sans carburant ni émissions polluantes. Le vol de mardi était une étape importante en vue du tour du monde prévu en 2013.

L'avion en fibre de carbone est mû par quatre moteurs électriques, d'une puissance de dix chevaux chacun, alimentés par 12'000 cellules photoélectriques couvrant son immense aile. L'énergie est stockée durant la journée dans des batteries, ce qui permet à l'avion de voler la nuit. De l'envergure d'un Airbus A340 (63,4 mètres), il ne pèse néanmoins que 1,6 tonne, soit le poids d'une voiture moyenne.

Sept années de travail ont été nécessaires à 70 personnes et 80 partenaires pour construire cet appareil en fibre de carbone. Le projet, doté d'un budget de 90 millions d'euros (environ 110 millions de francs) sur dix ans, a été lancé en 2003. Il regroupe des ingénieurs du fabricant suisse d'ascenseurs Schindler et du groupe chimique belge Solvay.

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