«Tiens ferme ta couronne», de Yannick Haenel, est passionnant à tous les points de vue. On y suit les aventures d’un homme dans une phase particulière de sa vie, solitaire et obsessionnelle, en quête d’un producteur pour un scénario. Il a écrit «The Great Melville», un film autour d’un auteur qui le fascine, et devant l’impossibilité de le réaliser, tous ses amis lui conseillent d’enterrer son projet. Mais entre deux cuites à la vodka, un producteur nommé Pointel lui donne le numéro de téléphone de Michael Cimino, le réalisateur de «La porte du paradis», une autre de ses idoles.
Le narrateur se rend à New York, rencontre l’artiste mythique, devenu une femme selon la rumeur, mais ni l’un ni l’autre dans la réalité. Ils visitent ensemble Ellis Island, constatent de leurs yeux la violence faite aux immigrés sous la statue de la Liberté. Les parents de Cimino, notamment, avaient passé...