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Anthropologie: rencontres intimes entre premiers Hommes modernes et Néandertaliens

Peu après leur arrivée en Europe, certains Hommes modernes se sont accouplés avec des Néandertaliens, avant que cette espèce ne disparaisse. C'est ce que soulignent des chercheurs dans une étude publiée lundi dans la revue Nature.

23 juin 2015, 07:38
From left, models representing Flores, Homo Sapiens and Neanderthal women stand in the "Musee des Confluences", a new science and anthropology museum in Lyon, central France, Thursday, Dec. 18, 2014. The museum which originality and specificity are to link science an society, will be inaugurated this Friday and has been designed by Austrian architect Wolf Dieter Prix. (AP Photo/Laurent Cipriani)

L'analyse de la mâchoire d'un Homme moderne qui vivait en Europe il y a environ 40'000 ans a révélé qu'il comptait des hommes de Néandertal parmi ses ancêtres relativement proches. L'Homme de Néandertal, apparu il y a 400'000 ans en Eurasie, s'est éteint il y a environ 35'000 ans.

De son côté, l'Homme moderne (Homo Sapiens), d'origine africaine, s'est répandu sur le continent européen entre 45'000 et 35'000 ans. Ces deux cousins du genre Homo, qui ont coexisté pendant quelques milliers d'années, ne se sont pas toujours déplus.

Des études précédentes avaient déjà établi l'existence de mélanges entre les deux espèces d'hominidés. Les humains actuels d'origine européenne et asiatique ont hérité de 1% à 3% du génome de l'Homme de Néandertal.

"La grotte aux ossements"

Mais les chercheurs pensaient jusqu'à présent que ces croisements avaient eu lieu au Moyen-Orient entre 50'000 et 60'000 ans, avant que l'Homme moderne, parti d'Afrique, ne gagne l'Asie et l'Europe.

L'analyse ADN d'une mâchoire découverte en 2002 dans la grotte roumaine de Pestera cu Oase ("la grotte aux ossements") et datant de 37'000 à 42'000 ans, a apporté la preuve que les deux espèces se sont mélangées en Europe plus tôt qu'on ne le pensait.

Elle a établi que six à neuf pour cent du génome de ce fossile provenait de l'Homme de Néandertal. "Un pourcentage élevé qui n'avait encore jamais été mis en évidence", souligne David Reich, de l'Institut médical Howard Hugues (Etats-Unis), coauteur de l'étude.

Pas de ressemblance

Les chercheurs en ont déduit que cet hominidé avait un ancêtre remontant à "quatre à six générations" seulement. Toutefois, ce n'est pas l'homme de la grotte roumaine qui a transmis un peu du patrimoine néandertalien aux hommes actuels.

En effet, "il ne ressemble pas aux Européens actuels", souligne David Reich. "Il a peut-être fait partie d'un groupe pionnier d'Hommes modernes qui sont allés en Europe, mais ont été remplacés par d'autres groupes plus tard", estime-t-il. Des chercheurs de l'Institut Max-Planck d'anthropologie (Allemagne) et de l'Académie des sciences chinoises ont également participé à l'étude.

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