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Bien que provenant du Sud, les ressources maritimes profitent surtout à l’hémisphère nord

Les ressources maritimes utilisées pour la pharmacie et l’industrie alimentaire proviennent souvent d’États côtiers de l’hémisphère sud. Pourtant, elles profitent à une poignée de pays riches du Nord, estime une étude avec participation de l’Eawag.

15 oct. 2020, 20:12
Les ressources maritimes proviennent souvent d’États côtiers de l’hémisphère sud. (illustration)

L’exploration et l’exploitation des ressources maritimes mondiales sont inégalement réparties. Bien qu’un grand nombre de ces ressources proviennent de l’hémisphère sud, elles profitent essentiellement à un petit nombre de pays de l’hémisphère nord, selon une étude avec participation de l’Eawag.

Une équipe de l’Institut fédéral des sciences et technologies de l’eau (Eawag) a analysé la littérature sur les ressources maritimes mondiales au cours des 50 dernières années: plus de la moitié des quelque 10’000 études sur ce sujet sont issues d’une poignée de pays du Nord riche (États-Unis, Japon, Australie – et maintenant la Chine).

Et ce, bien que les ressources maritimes décrites par exemple pour la pharmacie, l’industrie cosmétique et alimentaire proviennent souvent d’États côtiers de l’hémisphère sud, par exemple de pays africains ou d’Indonésie.

 

 

«Il y a lieu de conclure que non seulement la renommée scientifique, mais aussi les bénéfices tirés de l’utilisation des ressources décrites sont inégalement répartis», déclare Moritz Lürig, co-auteur de ces travaux à l’Eawag, cité jeudi dans un communiqué de l’institut. À son avis, cette constatation est décevante, compte tenu du fait que l’on cherche depuis longtemps à contrecarrer cette évolution.

En 1993, la Convention sur la diversité biologique a été décidée et scellée ensuite par le protocole de Nagoya. Elle est censée fournir un accès loyal aux ressources génétiques et assurer «le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation». À ce jour, 193 États contractants ont adhéré à la Convention. La Suisse l’a ratifiée en 1994.

Des mesures supplémentaires sont nécessaires pour garantir que les bénéfices soient répartis plus équitablement.
Moritz Lürig, Eawag

Bien que la diversité des pays d’origine des publications se soit accrue depuis l’entrée en vigueur de la Convention, la domination dans ce secteur revient toujours à quelques pays seulement. Selon M. Lürig, «des mesures supplémentaires sont nécessaires pour garantir que les bénéfices – notamment de l’exploration maritime à des fins pharmaceutiques – soient finalement répartis plus équitablement dans le monde».

La méthode choisie par l’équipe de chercheurs regroupée autour de Miguel Leal de l’Université d’Aveiro au Portugal et qui consiste à analyser des publications pourrait aussi montrer dans d’autres domaines de recherche à quel point la communauté scientifique internationale fonctionne de manière équitable ou non, note encore l’Eawag.

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