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Criminalité sur internet: les dénonciations ont augmente de 55% l'année

Le Service national de coordination de la lutte contre la criminalité sur internet (SCOCI) a reçu 8241 dénonciations l'an dernier, un bond de 55% par rapport à 2011.

23 avr. 2013, 10:00
Le boom de 2012 pourrait s'expliquer par la forte médiatisation de certaines affaires liées à la cybercriminalité

Les dénonciations relatives à la criminalité sur internet ont augmenté de 55% en 2012, selon les chiffres fournis par le Service national de coordination de la lutte contre la criminalité sur internet (SCOCI). Pour la première fois, les annonces concernant des délits économiques ont dépassé celles liées à la pornographie illicite

.Le boom de 2012 pourrait s'expliquer par la forte médiatisation de certaines affaires liées à la cybercriminalité ou encore par les nombreux avertissements émis par le SCOCI, a indiqué ce dernier mardi dans son rapport annuel. Alors que l'année avait commencé sur un rythme de croisière pour le service, une croissance particulièrement forte des dénonciations via le formulaire en ligne a été observée en été et en automne.

En constante augmentation ces dernières années, les infractions économiques se sont hissées en 2012 au premier rang des délits, avec 3260 annonces (39% du total). Au nombre des délits entrant dans cette catégorie figurent l'escroquerie, le hameçonnage, l'envoi en masse d'e-mails (spams) ou la détérioration de données.

 
Des offres frauduleuses
 
La sous-catégorie "escroquerie" est la plus représentée, avec 1770 annonces. Les cas les plus fréquents concernent des offres frauduleuses sur des sites de petites annonces ou d'enchères en ligne. Plusieurs victimes ont versé des acomptes pour une marchandise ou un service fictifs.
 
Le SCOCI constate de plus en plus de plaintes rapportant le scénario suivant: des personnes se disant domiciliées à l'étranger répondent à une annonce publiée en Suisse. Après avoir fait une promesse d'achat, elles exigent le remboursement de taxes douanières, puis finissent par renoncer à la transaction.
 
L'an dernier, les tentatives d'obtention de données sensibles (hameçonnage) d'internautes, le plus souvent via des courriels falsifiés ou des appels téléphoniques frauduleux, ont représenté 8% des dénonciations enregistrées. Les informations les plus recherchées étaient les numéros de cartes de crédit et de comptes en banque, ainsi que les données d'accès aux messageries électroniques.
 
Investigations secrètes
 
S'ils ont été détrônés par les infractions économiques, les cas de pornographie illicite n'en demeurent pas moins en nette hausse. Le SCOCI a enregistré l'année passée 3083 annonces de ce type, contre 1206 en 2011. La grande majorité des cas (2684) concernait la diffusion, par le biais de sites web basés hors des frontières, de contenus impliquant des enfants.
 
Outre le traitement des dénonciations du public, le service spécialisé s'est adonné à des recherches actives sur internet afin de lutter contre les infractions contre l'intégrité sexuelle. Quelque 417 personnes qui échangeaient des fichiers de pornographie enfantine sur des réseaux pair-à-pair ont pu être identifiées.
 
Les collaborateurs du SCOCI ont par ailleurs poursuivi leurs investigations secrètes préliminaires contre des pédocriminels sur des forums de discussion ou des bourses d'échanges en ligne. Ces enquêtes, dont le nombre a atteint 33 l'an dernier, ont été rendues possibles par la conclusion d'un accord fin 2010 avec le canton de Schwyz.
 
Grande pertinence pénale
 
Contrairement à 2011, les annonces concernant des infractions contre l'honneur n'ont pas grimpé l'année passée. Ce phénomène pourrait être lié à une certaine retenue sur les réseaux sociaux suite à la médiatisation de graves affaires de cyberintimidation. Pour mémoire, cette pratique consiste à harceler une personne - ou de tenir à son encontre des propos déplacés - via Facebook, Twitter, etc.
 
Dans son rapport annuel, le SCOCI constate que plus de 80% des dénonciations reçues se sont avérées pertinentes d'un point de vue pénal. Dans 383 cas, les informations contenues dans l'annonce ont permis de transmettre directement le dossier à des autorités ou organisations, qu'elles soient nationales ou internationales.
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