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Etats-Unis: risque de pénurie de fréquences dans l'Internet sans fil

Une crise de disponibilité des fréquences qui permettent de se connecter à Internet sans fil menace les Etats-Unis.

21 juin 2012, 11:49
Les utilisateurs du réseau Wi-Fi pourraient être lésés aux Etats-Unis.

L'usage des appareils portables reliés à Internet grâce à une connection Wi-Fi ne cesse de croître. Les Etats-Unis se préparent à affronter dans les trois ans à venir une crise de disponibilité des fréquences qui permettent à chacun de se connecter au réseau mondial.

Selon la Commission fédérale des communications, le trafic sur les autoroutes de l'Internet sans fil - que se partagent les opérateurs - devrait doubler chaque année jusqu'en 2015. L'agence prévoit un "déficit" de fréquences de 90 megahertz l'an prochain, puis de 275 mhz l'année suivante.

De tels embouteillages sur les bandes passantes se traduiront par des problèmes de connexion, des ralentissements et probablement des prix plus élevés pour les consommateurs.

L'analyste Jeff Kagan décrit ainsi "des ralentissements et des coupures lorsqu'on se sert d'une de ses nombreuses applications, comme regarder la télé ou des films ou utiliser le GPS".

Vitesse ralentie

Certains opérateurs ont déjà prévu de recourir à des limites de capacités de connexion ou de ralentir la vitesse sur les smartphones.

L'explosion de l'usage de ces téléphones portables, comme des tablettes et autres gadgets mobiles, est en train de dévorer le spectre des radio fréquences allouées pour le réseau Wi-Fi.

Une majeure partie du spectre est dédiée aux fréquences radio et télé. Une autre est réservée aux communications de l'armée, de la police, des services d'urgence et du trafic aérien.

Selon Jeff Kagan, Apple est largement à l'origine de ce goulot d'étranglement, avec la multiplication des iPhones et autres iPads, avant que les appareils fonctionnant avec Android (de Google) ne leur emboîtent le pas. "L'industrie dans son ensemble a changé" après la sortie de l'iPhone, pointe-t-il, entraînant la création de "centaines de milliers d'applications" qui "assèchent le réseau".

Répercussions sur le consommateur

La pénurie à venir fera "au final souffrir le consommateur", estime Julie Kearney de l'Association professionnelle de l'électronique grand public (CEA).

L'industrie est sous tension, les fréquences disponibles étant limitées à environ 2500 mhz. Selon le patron de l'opérateur américain AT&T, Randall Stephenson, elle s'est lancée dans "une course contre la montre" qui fera que "les prix, le temps de téléchargement et la frustration des consommateurs vont tous augmenter".

L'administration Obama a annoncé en 2011 sa volonté de libérer quelque 500 mhz sur le spectre au cours des dix prochaines années, grâce à la tenue d'enchères et une meilleure gestion des communications gouvernementales. Mais seule une petite fraction de cette réserve sera disponible dans le futur proche.

Les regards commencent donc à se tourner vers la télévision hertzienne, qui dispose de 300 mhz, mais a perdu de l'audience au profit du câble et du satellite.

Les diffuseurs, de leur côté, rétorquent que des améliorations au niveau des antennes et des téléphones peuvent contribuer à améliorer la situation. "Les faits accréditant cette thèse d'une 'crise du spectre' n'est pas si impressionnante", juge de surcroît Uzoma Onyeije, qui a conduit une étude pour les chaînes hertziennes.

Attributions à réexaminer

Aux yeux de Thomas Hazlett, à la tête du département d'économie de l'information à l'Université George Mason, il est temps de revoir le mode d'attribution des fréquences, qui date des années 1920 et ne prend pas en compte la valeur économique des services de connexion sans fil.

Il remet en question certaines attributions, notamment à des entités gouvernementales: "Le département de la Défense prétend avoir besoin de toutes ces fréquences, mais comment le sait-on?".

Il perçoit toutefois le plan de Barack Obama comme "une étape dans la bonne direction", mais juge que ce programme n'est "pas assez audacieux" pour répondre à la demande du marché et met en garde contre le risque d'étouffer l'innovation dans le secteur.

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