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France: tweets antisémites livrés à la justice

Le réseau social américain Twitter a finalement livré à la justice les données susceptibles de permettre l'identification de certains auteurs de tweets antisémites.

12 juil. 2013, 15:24
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Twitter s'est finalement incliné après plusieurs mois de joutes judiciaires avec des associations de défense des droits de l'Homme en France. Le réseau social américain a livré à la justice "les données susceptibles de permettre l'identification de certains auteurs" de tweets antisémites.

Twitter a annoncé vendredi avoir fourni ces données, ce qui "met fin au litige" avec l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) et quatre autres associations -J'accuse! (action internationale pour la justice), SOS-Racisme, le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap) et la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra).

Après la diffusion en octobre 2012 de tweets reprenant les mots-clés #unbonjuif et #unjuifmort, les cinq associations avaient assigné Twitter en référé (procédure d'urgence) le mois suivant.

Les parties "ont convenu de poursuivre activement leur collaboration, afin de lutter contre le racisme et l'antisémitisme dans le respect de leurs législations nationales respectives", ont relevé Twitter et la Licra dans des communiqués distincts.

Cette collaboration a notamment pour objectif de prendre des "mesures afin d'améliorer l'accessibilité de la procédure de notification des tweets illicites", ont-ils précisé.

Fin de l'impunité

De son côté, le président de l'UEJF Jonathan Hayoun a qualifié cet accord de "grande victoire dans la lutte contre le racisme et l'antisémitisme" et de "grand pas dans la lutte contre le sentiment d'impunité sur internet".

"Cet accord vient rappeler qu'on ne peut pas faire n'importe quoi sur internet. Twitter ne sera plus un boulevard pour racistes et antisémites où leur anonymat serait protégé par les réseaux sociaux", a-t-il déclaré.

Cet accord met fin à l'ensemble des poursuites engagées par ces associations contre Twitter en France. L'avocat de l'UEJF Stéphane Lilti a souligné qu'il "permet essentiellement de faire cesser le sentiment d'impunité qui perdurait sur ce réseau. C'est un précédent dont pourra se prévaloir tout internaute".

Selon lui, cet accord comporte deux volets: le premier concerne la transmission des données et a été exécuté. Le second porte sur la modification de l'interface qui permet de signaler les tweets tendancieux, pour qu'elle soit plus simple et plus accessible.

En effet, l'UEJF s'offusquait également du refus de Twitter de mettre en place une plate-forme permettant aux utilisateurs de signaler tout message illégal, comme c'est le cas sur d'autres réseaux sociaux.

Compte spécial contre l'homophobie

Pointé du doigt également pour la recrudescence de tweets homophobes au moment du débat sur le mariage homosexuel en France, Twitter avait déjà lâché du lest sous la pression des associations.

Ainsi, SOS Homophobie dispose depuis quelques mois d'un compte Twitter un peu "spécial". Celui-ci lui permet de signaler rapidement des hashtags (mots-dièse) homophobes et de faire en sorte que les sujets n'apparaissent pas en trending topics (TT), c'est-à-dire dans les sujets tendance et les plus discutés.

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