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Un gardien de prison a été puni pour avoir tenu des propos inadaptés sur Facebook

Un gardien de prison de Champ-Dollon a été sanctionné pour avoir violé son secret de fonction et son devoir de réserve sur Facebook. L'USS émet des craintes quant à cette décision.

04 juil. 2012, 16:45
facebook

La prison de Champ-Dollon (GE) a sanctionné un gardien qui, pendant son temps de travail, avait publié sur Facebook le nombre de détenus et s'était plaint de la surpopulation carcérale. L'USS craint que ce type de représailles se multiplie avec la montée en puissance des réseaux sociaux.

Le gardien de Champ-Dollon sanctionné début avril devra travailler une demi-journée supplémentaire sans être payé, a indiqué mercredi à l'ats Daniel Scheiwiller, directeur adjoint de la prison, confirmant une information de la radio genevoise One FM. C'est à la direction et non aux gardiens de publier le nombre de détenus, a-t-il justifié.

L'homme a aussi été puni pour les commentaires désobligeants qui accompagnaient ces chiffres et pour l'utilisation des ressources informatiques de l'Etat de Genève à des fins privées.

La direction de la prison ne surveille pas systématiquement ses employés, assure M. Scheiwiller. Quelqu'un l'a informée de ce message sur Facebook. C'est la première fois que le centre de détention a connaissance d'un tel comportement.

Directive sur les réseaux sociaux

Fonctionnaire de l'Etat, le gardien est soumis au secret de fonction et au devoir de réserve, répond le directeur adjoint de Champ-Dollon, interrogé sur la question de la liberté d'expression. La prison a d'ailleurs édicté une directive interne concernant l'utilisation des réseaux sociaux virtuels dans le but de garantir la sécurité du personnel et des détenus.

L'Union du personnel du corps de police du canton de Genève juge ces mesures trop restrictives. Le syndicat envisage de demander un avis de droit pour savoir si cette directive est conforme à la réglementation cantonale, a indiqué son responsable Christian Antonietti, interrogé par l'ats.

Coups de gueule collectifs

Au-delà de ce cas particulier, Jean Christophe Schwab, secrétaire central de l'Union syndicale suisse (USS), constate que les employeurs ont tendance à de plus en plus utiliser les réseaux sociaux pour surveiller le personnel. Les patrons scrutent les pages créées sur Facebook par des groupes de soutien lors de licenciements collectifs et tentent de museler les employés.

La surveillance est spécialement importante lors d'événements très médiatisés comme l'affaire Merck Serono ou des domaines sensibles comme la surpopulation carcérale, estime le conseiller national (PS/VD). "On va vers une plus grande restriction de la liberté de parole car les employés sont mal protégés contre les licenciements abusifs", dénonce-t-il.

Le syndicaliste rappelle aux salariés que les réseaux sociaux sont un espace public et qu'ils doivent réfléchir aux conséquences de leurs écrits. Au lieu de commentaires isolés pour critiquer leurs employeurs, ils devraient privilégier les "coups de gueule collectifs", sous forme de grève, pétition ou conférence de presse. Ainsi, le salarié montre qu'il n'est pas le seul concerné par un problème et son employeur aura plus de difficultés à le sanctionner abusivement.

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