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Volcanologie: des chercheurs de l’UNIGE trouvent le moyen de sonder les volcans endormis

Des chercheurs de l’UNIGE, aidés par des collègues de l’Université de Heidelberg, ont mis au point une nouvelle technique pour évaluer la dangerosité des volcans endormis grâce à un petit cristal.

05 nov. 2020, 11:26
Des chercheurs de l'Université de Genève ont mis au point une nouvelle technique pour mesurer la dangerosité des volcans endormis (ILLUSTRATION).

Des chercheurs de l’Université de Genève (UNIGE) ont mis au point une technique qui permet d’évaluer la dangerosité de volcans endormis, tombés dans l’oubli au fil du temps, car leur dernière éruption remonte à des centaines voire à des milliers d’années. Cette approche fait l’objet d’un article dans la revue scientifique Nature Communication.

Les éruptions volcaniques les plus dévastatrices de ces 100 dernières années étaient celles des volcans qui entrent rarement en éruption, rappelle jeudi l’UNIGE. Ces monstres en sommeil ont souvent échappé au radar des scientifiques. Une population importante vit innocemment à leurs côtés.

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Le volume de magma éruptible présent dans les réservoirs et les galeries volcaniques est une donnée déterminante de la dangerosité d’un volcan. Il renseigne sur l’ampleur potentielle des éruptions à venir, note l’UNIGE. Ce magma n’est toutefois pas observable directement, car il se trouve entre 6 et 10 kilomètres de profondeur.

Un cristal devient un informateur

Les volcanologues de l’UNIGE, aidés par des collègues de l’Université de Heidelberg ont utilisé une nouvelle approche faisant appel à un petit cristal nommé zircon présent dans les roches volcaniques. Ce cristal contient de l’uranium et du thorium, des éléments radioactifs dont on peut dater la cristallisation.

Par ailleurs, le zircon ne cristallise que dans une plage de températures spécifiques. Grâce à ces informations, les scientifiques sont capables de calculer la vitesse de refroidissement du magma sous le volcan. Plus le volume est grand, plus il faut du temps pour le refroidir, relève l’UNIGE.

Quatre fois le Léman

Cette méthode a été utilisée sur le volcan mexicain en sommeil de Nevado de Toluca, qui est situé dans une zone très peuplée près de la mégapole de Mexico. Les calculs ont permis de déterminer que la taille maximale d’une future éruption sera de 350 km3, soit environ quatre fois le volume du lac Léman.

Le volcan mexicain Nevado de Toluca (ILLUSTRATION). Keystone/Marco Ugarte

Selon l’UNIGE, cette découverte est essentielle pour évaluer quantitativement le risque volcanique. Grâce à cette technique, il sera possible d’identifier les volcans les plus susceptibles de produire une future éruption de grande ampleur. 800 millions de personnes vivent aux alentours de volcans dans le monde.

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