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140 000 manifestants envahissent les rues de Bangkok

Plus de 140'000 Thaïlandais ont manifesté dimanche à Bangkok. Les opposants au pouvoir, au nombre d'environ 90'000, protestaient contre la Première ministre accusée d'oeuvrer au retour de Thaksin Shinawatra, son frère. Quant aux 50'000 manifestants pro-gouvernement, ils accusent l'opposition de vouloir provoquer l'intervention de l'armée.

24 nov. 2013, 19:44
Ils étaient 140 000 dans les rues de Bangkok ce dimanche. Le gouvernement thaïlandais traverse une phase difficile.

Ce dimanche en fin de soirée, quelque 90'000 opposants à la Première ministre Yingluck Shinawatra, selon la police, étaient rassemblés sur trois sites du centre historique pour réclamer la chute de son gouvernement.

"Nous n'arrêterons pas notre lutte avant que le système Thaksin ne disparaisse de Thaïlande", a déclaré à la foule l'un des leaders du Parti démocrate, Suthep Thaugsuban, en référence à Thaksin Shinawatra, ancien Premier ministre en exil depuis qu'il a été renversé en 2006, et frère de Yingluck.

Marche prévue lundi

Il a également annoncé que l'opposition marcherait lundi vers une douzaine de sites de la capitale, dont plusieurs ministères, les sièges de l'armée et de la police nationale, et plusieurs chaînes de télévision.

Au même moment, quelque 50'000 "chemises rouges" favorables au gouvernement et fidèles à Thaksin étaient réunies dans un stade de la capitale, selon la police. Les deux groupes, opposition et "rouges", ont promis de rester sur place toute la nuit.

Manifestations régulières

Depuis plusieurs semaines, les deux principales familles politiques, opposition et "chemises rouges", manifestent à nouveau régulièrement dans une capitale habituée aux violences politiques depuis le coup d'Etat en 2006 contre Thaksin, aujourd'hui en exil pour échapper à une condamnation à deux ans de prison pour malversations financières.

Ces manifestations sont les plus importantes depuis celles du printemps 2010. Jusqu'à 100'000 "rouges" avaient alors occupé le centre de Bangkok pendant deux mois pour réclamer la démission du gouvernement de l'époque, avant un assaut de l'armée. La crise, la plus grave qu'ait connue la Thaïlande moderne, avait fait quelque 90 morts et 1900 blessés.

Elle avait également mis en lumière les divisions profondes de la société entre les masses rurales et urbaines défavorisées du nord et du nord-est, fidèles à Thaksin, et les élites de Bangkok gravitant autour du palais royal, qui le haïssent.

Mauvaise passe pour le pouvoir

Ces dernières manifestations interviennent alors que le parti au pouvoir, le Puea Thai, largement considéré comme le levier d'action via lequel Thaksin reste au centre de la vie politique malgré son exil, est en mauvaise passe.

Deux de ses importantes réformes politiques viennent d'échouer. La Cour Constitutionnelle a retoqué cette semaine un projet d'amendement qui aurait transformé le Sénat en une assemblée intégralement élue et non plus en partie nommée. Et ce même Sénat a rejeté une loi d'amnistie largement vue comme un moyen de permettre le retour de Thaksin.

Elections anticipées possibles

Deux victoires dont ne se contente pas l'opposition, qui a multiplié les recours légaux, ce qui pourrait pousser la Première ministre à convoquer des élections anticipées.

Yingluck a appelé dimanche les manifestants à rester pacifiques. Les "rouges" ont promis de rester à ses côtés, accusant l'opposition de vouloir provoquer une intervention de l'armée dans un pays qui a connu 18 coups d'Etat ou tentatives depuis que la Thaïlande est devenue une monarchie constitutionnelle en 1932.

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