Votre publicité ici avec IMPACT_medias

800 Sud-Coréens sont bloqués au Nord, Séoul menace de recourir à l'option militaire

Le site industriel intercoréen de Kaesong est fermé ce mercredi matin à l'initiative de la Corée du Nord. Huit cents Sud-Coréens y sont bloqués. Ce nouveau durcissement fait craindre la fermeture définitive du complexe et la poursuite des hostilités.

03 avr. 2013, 12:32
Les véhicules formaient des files d'attente devant le complexe de Kaesong, fermé par les nord-coréens.

La Corée du Nord a empêché mercredi les employés sud-coréens d'entrer dans le complexe industriel intercoréen de Kaesong. Cette interdiction a poussé Séoul à ne pas exclure une action militaire pour protéger ses ressortissants.

"Le Nord nous a indiqué ce matin qu'il n'autoriserait que les départs depuis Kaesong et interdirait les trajets vers" le complexe, a déclaré mercredi Kim Hyung-Suk, porte-parole du ministère sud-coréen de l'Unification, en charge des relations entre les deux pays.

Les 484 Sud-Coréens qui devaient se rendre au sein du complexe n'ont pas été autorisés à le faire par la Corée du Nord, selon le ministère. Sur les 861 Sud-Coréens présents à Kaesong mercredi, 33 avaient quitté le site mercredi après-midi, des centaines ayant décidé de rester pour assurer le fonctionnememt des entreprises.

Séoul a prévenu qu'il disposait d'un plan d'urgence, qui prévoit un possible recours à la force, pour garantir la sécurité de ses citoyens travaillant à Kaesong.

Escalade des tensions

Le site accueille environ 53'000 Nord-Coréens travaillant pour le compte de 120 entreprises sud-coréennes, dans le secteur manufacturier principalement. Le fonctionnement du site est considéré comme un baromètre des relations intercoréennes et sa fermeture prolongée marquerait une nette escalade des tensions.

Précieuse source de devises étrangères dont la Corée du Nord a grand besoin, le complexe de Kaesong est toujours resté ouvert malgré les crises répétées sur la péninsule, à l'exception d'une seule journée, en 2009. Pyongyang en avait bloqué l'accès pour protester contre des manoeuvres militaires conjointes américano-sud-coréennes.

La zone industrielle implantée à 10 km à l'intérieur de la Corée du Nord a été inaugurée en 2004 dans une volonté symbolique d'établir une coopération entre les deux Corées.

Redémarrer le réacteur nucléaire

Malgré les mises en garde des Etats-Unis et de la Corée du Sud, le Nord a multiplié les annonces et les actes de défi depuis le lancement réussi en décembre d'une fusée, considéré par la communauté internationale comme un tir d'essai de missile balistique, puis un troisième essai nucléaire en février.

Pyongyang a été plus loin mardi en annonçant son intention de redémarrer un réacteur nucléaire arrêté en 2007 en dépit des résolutions de l'ONU lui interdisant tout programme atomique.

En réaction, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a dénoncé, au côté de son homologue sud-coréen Yun Byung-se, "la rhétorique inacceptable (...) du gouvernement nord-coréen ces derniers jours".

La Corée du Nord multiplie certes les déclarations belliqueuses mais la Maison Blanche a souligné que cette "rhétorique" n'était accompagnée d'aucun geste présageant d'une action militaire d'ampleur.

La Russie s'est dite très préoccupée par la situation "explosive, à proximité de (ses) frontières en Extrême-Orient", tandis que la Chine, seule alliée de poids de Pyongyang, a demandé à "toutes les parties concernées de garder leur calme et de faire preuve de retenue",

Dictateur "imprévisible"

Quant à la France, elle a dit souhaiter que Pékin qui a "du pouvoir sur la Corée du Nord", intervienne dans la crise, selon le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, disant ne pas exclure un recours à l'arme nucléaire par un dictateur "imprévisible".

Votre publicité ici avec IMPACT_medias