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9000 ONG russes menacées par la justice

Le ministère russe de la Justice a recommandé la fermeture ou la suspension de milliers d'ONG. Plus de 5000 autres, dont la principale organisation indépendante de supervision des élections, sont menacées par des amendes. Les militants associatifs dénoncent une campagne pour les museler.

09 avr. 2013, 20:25
L'association Golos, dont Lilya Shibanova est leader, est dans le collimateur de la justice russe. Cette ONG avait notamment révélé des cas de fraudes lors de la présidentielle en mars 2012.

Dans un rapport publié sur son site, le ministère de la Justice dit avoir demandé aux tribunaux de fermer ou de suspendre l'activité de près de 9000 ONG, et réclamé des amendes à l'encontre de 5610 autres organisations.
Dans un communiqué distinct, le ministère précise qu'il va poursuivre en justice l'ONG Golos (La Voix), organisation de surveillance des élections, car elle ne s'est pas faite enregistrer  en tant qu'"agent étranger".

Dans le collimateur
Selon des opposants au président Vladimir Poutine, Golos est dans le collimateur après avoir fait de nombreux cas de fraude lors de la présidentielle de mars 2012 et lors des législatives de décembre 2011.
L'organisation a fait savoir qu'elle n'a pas reçu de subventions de l'étranger depuis que la nouvelle loi est entrée en vigueur en novembre. Elle concerne les ONG politiques qui reçoivent un financement venant de l'étranger.
Les éléments qui avaient été recueillis par Golos ont attisé le mouvement de colère de citoyens. De nombreuses manifestations s'étaient déroulées au cours de l'hiver 2011-2012 à Moscou et dans d'autres villes.

Intimider
Nombre d'ONG ont été visées ces dernières semaines par des perquisitions, «mesures de routine pour que les organisations conforment leurs activités avec la loi», a estimé Poutine. Les défenseurs des droits de l'homme y voient une campagne destinée à intimider les ONG en les obligeant, en vertu d'une nouvelle loi, à s'enregistrer comme «agents étrangers».
La majeure partie des ONG visées disent ne pas faire de politique et agir dans l'intérêt de la Russie et non pas contre ses intérêts.
Human Rights Watch et Amnesty International sont au nombre des ONG qui boycottent la nouvelle loi et dont les bureaux ont été l'objet de ces perquisitions.
Les Etats-Unis ont dit voir dans la campagne en cours «une forme  de chasse aux sorcières». L'Union européenne estime qu'elle  participe d'une tendance inquiétante à l'amoindrissement des  libertés en Russie.

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