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Abidjan a tenté de faire assassiner des pro-Gbagbo au Ghana (ONU)

L'actuel gouvernement ivoirien a envoyé des agents au Ghana pour tenter d'assassiner ou d'enlever des partisans de l'ex-président Laurent Gbagbo, selon un rapport d'experts de l'ONU.

01 déc. 2013, 22:49
Huit proches de l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo (photo) sont désormais inculpés de "génocide" durant la crise politico-militaire meurtrière de 2010-2011.

Le gouvernement ivoirien a envoyé des agents au Ghana pour tenter d'assassiner ou d'enlever des partisans de l'ex-président Laurent Gbagbo, selon un rapport d'experts de l'ONU. Il a aussi soudoyé des mercenaires libériens pour les dissuader de mener des attaques contre la Côte d'Ivoire à partir du Liberia.

Selon le document, le gouvernement ghanéen a indiqué en juillet aux experts, chargés de surveiller l'application de sanctions internationales contre le Liberia, qu'Abidjan avait "envoyé des agents ivoiriens dans le but d'assassiner ou de kidnapper des militants pro-Gbagbo réfugiés" au Ghana.

"Les autorités ghanéennes affirment avoir fait échouer au moins deux de ces missions" au début 2013, ajoute le rapport. Au moins un ancien partisan de Gbagbo, qui était rentré en Côte d'Ivoire, "a été enlevé et a disparu".

Intenses violences post-électorales

La Côte d'Ivoire a connu d'intenses violences en 2010-2011 après que Laurent Gbagbo eut refusé de reconnaître sa défaite à la présidentielle de 2010 face à Alassane Ouattara. Plus de 3000 personnes ont péri en quelques mois. Environ 300'000 Ivoiriens ont fui le conflit et se sont réfugiés dans les pays voisins, mais 220'000 parmi eux sont revenus au pays depuis lors, selon le HCR.

L'an dernier, plusieurs incursions avaient été menées à partir du Liberia pour tenter de déstabiliser le gouvernement Ouattara, dont l'une avait tué sept Casques bleus en juin 2012.

Les experts précisent ne pas être en mesure de "vérifier de manière indépendante" les affirmations du gouvernement ghanéen mais ils disent avoir rencontré à Accra plusieurs anciens ministres de Laurent Gbagbo qui souhaitent rentrer au pays mais qui "ont peur d'être tués".

Paiements

Par contre, ils affirment avoir "rassemblé des informations substantielles" sur des paiements effectués, depuis mai, par Abidjan à "d'importants mercenaires libériens" dont Isaac Chegbo et Augustine "Bush Dog" Vleyee.

Les paiements, effectués par un service dépendant du ministère ivoirien de l'Intérieur, avaient pour but de "recueillir des informations auprès de ces individus et de les dissuader de mener des attaques transfrontalières", précise le rapport. L'un des mercenaires a indiqué avoir reçu 8000 dollars et d'autres 2000 dollars, versés à Abidjan.

Selon les experts de l'ONU, les attaques transfrontalières ont certes diminué en 2013 mais ces pratiques, dont le Liberia n'a pas été informé par Abidjan, ne peuvent pas faire "durablement" baisser les tensions dans le pays.

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