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Abus sexuels: au moins huit ans d'emprisonnement requis contre le père Preynat

L'ex-prêtre Bernard Preynat est jugé vendredi à Lyon pour agressions sexuelles commises sur de jeunes garçons. Il a agi entre 1971 et 1991, dans sa paroisse et lors de camps avec des scouts. Une peine d'au moins huit ans d'emprisonnement a été requise.

17 janv. 2020, 18:37
Une famille avait dénoncé ses abus en 1991 déjà.

La procureure de la République de Lyon a requis vendredi une peine d'emprisonnement "qui ne soit pas inférieure à huit années" à l'encontre de l'ex-prêtre Bernard Preynat. L'ancien prêtre est jugé pour de multiples agressions sexuelles commises sur de jeunes garçons.

Ce dossier "stupéfiant", "grave", "effrayant", "mérite une réponse pénale ferme qui ne peut s'arrêter au bénéfice de l'âge", a lancé Dominique Sauves, au dernier jour du procès de l'ancien homme d'Eglise, aujourd'hui âgé de 74 ans. Bernard Preynat, qui avait déjà été "réduit à l'état laïc" (déchu de sa qualité de prêtre) l'été dernier à l'issue de son procès canonique, encourt 10 ans d'emprisonnement. Le tribunal rendra son jugement le 16 mars

Ses victimes étaient âgées de 7 à 15 ans à l'époque des faits, en grande majorité prescrits. Seulement dix d'entre elles ont pu se constituer parties civiles. Lors du procès, elles ont fait le récit, glaçant et poignant, des attouchements, baisers sur la bouche et masturbations que le prêtre leur imposait.

 

 

Ces agressions sexuelles ont eu lieu entre 1971 et 1991 dans la paroisse de Sainte-Foy-Les-Lyon, près de Lyon, et lors de camps à l'étranger, au sein d'un groupe de scouts indépendants, dont le prévenu était le vicaire-aumônier. Le religieux, très dynamique et charismatique, faisait alors l'admiration des parents du diocèse qui lui confiaient leurs enfants.

Une famille avait dénoncé ses abus en 1991 au cardinal Decourtray, l'archevêque de Lyon à l'époque, et Preynat avait été déplacé dans la Loire après une mise à l'écart de six mois. Il a pu y poursuivre son ministère pendant 24 ans, y compris au contact d'enfants. Aucune autre agression n'a été mise au jour par la suite, le prévenu assurant n'en avoir commis aucune.

"Esprit de communion"

Ce n'est qu'en 2015 que plusieurs anciens scouts ont brisé l'omerta de l'Église en portant plainte contre Preynat. Ils ont ainsi permis la tenue de ce procès des dizaines d'années après les faits.

Co-fondateur de l'association de victimes La Parole libérée, François Devaux n'a pas voulu commenter les réquisitions du procureur - "ce n'est pas mon rôle". Mais il a jugé devant la presse ce procès "brillant par l'esprit de communion et la dignité qui s'en est dégagée".

Il a permis, selon lui, de montrer "la reconstruction des victimes, même trente ans après". A ce titre, le procès "a une vertu pour la justice, la société, l'Eglise", a-t-il dit devant la presse.

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