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Accident en Espagne: le conducteur refuse de répondre à la police

Le conducteur du train qui a déraillé mercredi à Saint-Jacques-de-Compostelle, dans le nord-ouest de l'Espagne, faisant 78 morts, a été placé en garde à vue "pour imprudence". Interrogé vendredi, le conducteur s'est refusé à répondre aux questions des policiers.

27 juil. 2013, 08:13
Spain Train Derailment

Le conducteur du train espagnol est soupçonné d'avoir conduit beaucoup trop vite dans un virage dangereux. Interrogé par la police vendredi, l'homme a refusé de répondre aux questions.

Le chauffeur, légèrement blessé et hospitalisé, a refusé de répondre aux questions des enquêteurs qui l'interrogeaient à l'hôpital, a indiqué la police galicienne. "Il sera présenté à un juge le plus tôt possible", a-t-elle ajouté.

"Nous avons en notre possession les boîtes noires du train, qui doivent ensuite être remises à la justice", avait-elle annoncé plus tôt dans la journée.

Le conducteur est âgé de 52 ans. Une photo largement reprise par la presse le montre l'air hébété, le visage en sang, juste après l'accident. Sur l'image, il est au téléphone, tout en étant escorté par un policier.

Julio Gomez-Pomar Rodriguez "travaille dans l'entreprise depuis 30 ans et depuis 2000 comme conducteur", a expliqué le président de la compagnie ferroviaire publique Renfe. Selon le quotidien "El Pais", il n'a pas réussi à freiner à temps le convoi, lancé à 190 kilomètres par heure sur un tronçon limité à 80. Le train "a freiné trop tard", titrait le journal.

L'enquête s'oriente vers une lacune du système de freinage, combinée à une vitesse excessive. Le train "roulait à grande vitesse sur un tronçon qui n'est pas sécurisé pour la grande vitesse", résumait le journal "El Mundo".

Un train fou

L'accident s'est produit mercredi à 20h42. Le train en provenance de Madrid abordait un virage très serré, à environ quatre kilomètres de la gare de Saint-Jacques-de-Compostelle.

Le convoi, un train hybride, entre modèle conventionnel et à grande vitesse, circulait sur une voie récente, mais sans système de freinage automatique en cas d'excès de vitesse. Un excès qui a fait "sauter les systèmes d'alerte de la voie ferrée", selon "El Pais".

Le journal avait révélé jeudi des extraits d'une conversation par radio entre le conducteur et la gare, juste avant et après l'accident. Une brève vidéo diffusée le même jour par un média en ligne montrait un train fou, surgissant à grande vitesse sur la voie à l'entrée de la courbe, puis sortant des rails et se couchant sur le côté.

"Tremblement de terre"

De nombreux témoins ont raconté avoir entendu le bruit sourd d'une explosion extrêmement violente, parlant d'"un coup de tonnerre" ou d'un "tremblement de terre". Plusieurs wagons sont sortis de la voie, s'empilant les uns sur les autres. L'un d'eux a été projeté en l'air, terminant sur un terre-plein au-dessus de la voie.

"Je devais aller à 80 et je vais à 190", a lancé le chauffeur, selon l'enregistrement radio. "J'ai déraillé, qu'est-ce que je peux faire", a-t-il déclaré, juste après le drame.

L'homme était apparemment un adepte de la vitesse. Sur le réseau social Facebook figure par exemple une photo prise l'année dernière montrant un compteur affichant 200 kilomètres par heure et des commentaires du chauffeur se vantant de conduire à cette vitesse.

Un Suisse blessé

L'accident a fait au moins 78 morts, dont 75 ont pu être identifiés. Le travail des experts pour donner un nom aux trois derniers pourrait prendre du temps. Cinq étrangers figurent parmi les tués: un Algérien, une Mexicaine, un Américain, un Brésilien et une Vénézuélienne.

Sur les 178 blessés, 81 étaient toujours hospitalisés vendredi, dont 31 dans un état grave. Un Suisse a été blessé, a indiqué vendredi le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). Il a été hospitalisé, mais a déjà pu quitter l'hôpital.

La veille, le président de la Confédération Ueli Maurer a envoyé un télégramme de condoléances au roi d'Espagne Juan Carlos, ainsi qu’au chef du gouvernement Mariano Rajoy. Il y exprimait sa sympathie au nom du Conseil fédéral et du peuple suisse. Le Conseil d'Etat genevois a présenté ses condoléances vendredi.

Une cérémonie en hommage aux victimes est prévue lundi soir dans la cathédrale à Saint-Jacques-de-Compostelle, une ville de pèlerinage mondialement célèbre. Depuis jeudi, fleurs et bougies déposées par des fidèles anonymes parsèment les abords de l'église.

Le prince héritier Felipe et son épouse Letizia se sont également rendus sur les lieux du drame.


 

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