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Accord de paix historique paraphé entre le gouvernement colombien et les FARC

Après 52 ans de guerre civile, le gouvernement colombien et les FARC ont signé un accord historique. "On peut maintenant proclamer que le combat des armes a pris fin et que celui des idées commence"

25 août 2016, 07:05
Les FARC ont toujours entretenu une relation belliqueuse avec le gouvernement colombien.

Le gouvernement colombien et les FARC ont scellé mercredi à La Havane un accord de paix historique après près de quatre ans de pourparlers, ont annoncé des négociateurs. Il met fin à la plus ancienne insurrection d'Amérique latine et à 52 ans de guerre civile. "Nous sommes parvenus à un accord final, intégral et définitif sur la totalité des points à l'agenda" des pourparlers menés depuis novembre 2012 à La Havane, indique un texte signé par les deux parties et lu par le diplomate cubain Rodolfo Benitez, dont le pays a accompagné depuis 2012 les négociations avec la Norvège. L'accord a ensuite été signé par les négociateurs en chef du gouvernement et des rebelles.

"On peut maintenant proclamer que le combat des armes a pris fin et que celui des idées commence". Cet accord est un "point de départ, pas une fin", a réagi le chef négociateur des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) Ivan Marquez, évoquant la future transformation de la guérilla en mouvement politique. A Bogota, le président colombien Juan Manuel Santos s'est félicité avec "une profonde émotion, une grande joie" de la conclusion de l'accord de paix. Il a salué la fin de "la tragédie de la guerre". Il a immédiatement reçu un appel de son homologue américain, Barack Obama, qui l'a félicité.

Un référendum

Avant de pouvoir déclarer la fin du conflit avec les FARC, son gouvernement devra toutefois soumettre le texte au peuple colombien. Le référendum est prévu le 2 octobre prochain, a annoncé M. Santos. Les derniers sondages indiquent que la population penche en faveur du "oui", mais une forte opposition se fait entendre, dans le sillage de l'ex-président (2002-2010) Álvaro Uribe. L'accord doit en outre être paraphé par les autorités suisses pour assurer juridiquement le texte et l'inscrire dans le cadre des conventions de Genève.

"Les parties à l'accord de paix ont convenu de demander au Conseil fédéral de déposer l'original de l'accord aux archives fédérales", avait précisé en juin un porte-parole du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), ajoutant que la Suisse est prête à accéder à cette demande. Le DFAE soulignait également que la Suisse avait "activement participé à l'élaboration de cet accord".

 

 

Désarmement

Cet heureux dénouement était très attendu depuis le 23 juin dernier, lorsque la guérilla marxiste et le gouvernement, en lutte depuis 1964, ont conclu un accord sur les modalités d'un cessez-le-feu bilatéral et définitif et sur le désarmement des FARC. Au cours des mois ayant précédé cet accord, les affrontements avaient été contenus à un niveau jamais atteint depuis des décennies, notamment à la faveur d'un cessez-le-feu unilatéral observé par les insurgés depuis juillet 2015.

Depuis lors, les discussions se sont concentrées sur les modalités de la participation des rebelles à la politique, la réintégration des combattants dans la vie civile et les modalités de supervision des accords par la communauté internationale. Une fois l'accord de paix final validé, la rébellion doit commencer à réunir ses troupes pour les désarmer. Le cessez-le-feu devra être contrôlé par un mécanisme tripartite comprenant le gouvernement, les FARC et une mission de l'ONU.

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