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Affaire Benghazi: Hillary Clinton survit à 11 heures d'audition

Hillary Clinton, ex-chef de la diplomatie américaine et candidate démocrate à la Maison-Blanche, a subi jeudi un interrogatoire de 11 heures au sujet de ses décisions sur les attaques contre la mission diplomatique de Benghazi, en Libye, en 2012. Elle semble s'en être bien sortie.

23 oct. 2015, 07:17
Hillary Clinton, face à sept républicains et cinq démocrates, n'a jamais perdu son sang-froid.

L'ex-chef de la diplomatie américaine Hillary Clinton a défendu pendant toute la journée de jeudi devant des républicains hostiles ses décisions sur les attaques contre la mission diplomatique de Benghazi, en Libye, en 2012. Après onze heures d'audition, elle n'a apparemment pas fait de faux pas.

La candidate démocrate à la Maison-Blanche semble en effet avoir rempli ses objectifs: ne pas trébucher et ne pas s'emporter face à des républicains qui toute la journée l'ont accusée de négligence et de manipulation politique autour de la tragédie, qui s'est produite la nuit du 11 septembre 2012.

Des assaillants extrémistes avaient attaqué l'enceinte diplomatique américaine puis l'annexe proche de la CIA, tuant l'ambassadeur Chris Stevens et trois autres Américains.

Patiemment, avec par moments une pointe d'agacement, Hillary Clinton a redit assumer ses responsabilités, admettant que la sécurité n'était pas au niveau.

Les républicains de la commission d'enquête sur Benghazi, créée en 2014, reprochent à l'administration du président Barack Obama d'avoir initialement tenté de cacher le caractère terroriste des attaques, les mettant sur le compte d'une manifestation contre un film islamophobe produit aux Etats-Unis et qui aurait dégénéré. Barack Obama était alors en pleine campagne pour sa réélection. Ce scénario s'est vite effondré.

 

Brève quinte de toux

"La Libye était censée être un grand succès de la Maison-Blanche et du département d'Etat", a avancé le républicain Jim Jordan. "Vous avez un attentat terroriste 56 jours avant les élections. Vous pouvez accepter une manifestation à propos d'une vidéo. Cela ne vous nuit pas, mais une attaque terroriste, si".

Hillary Clinton, face à sept républicains et cinq démocrates, n'a jamais perdu son sang-froid, contrairement à sa précédente audition en janvier 2013 quand, poussée à bout par un sénateur, elle avait élevé la voix. Sa voix ne l'a trahie que dans la dixième heure, quand elle a souffert une brève quinte de toux.

Elle a néanmoins accusé ses adversaires de rompre avec la tradition américaine en politisant une tragédie nationale, contrairement à ce qui s'était passé après les attentats de Beyrouth en 1983 ou en Afrique en 1998. "Il est profondément malheureux qu'une chose aussi grave que Benghazi puisse être exploitée dans un but politique partisan", a-t-elle dit.

La gorge serrée, elle a raconté le brouillard des premières heures, sa "détresse" et ses efforts de toute une nuit pour sauver les Américains encerclés.

Un seul moment de faiblesse

Les républicains l'ont longuement interrogée pour comprendre pourquoi des demandes de sécurité supplémentaire pour Benghazi, les mois précédents, avaient été rejetées, malgré des attentats contre des diplomates étrangers.

Hillary Clinton a répondu que ces requêtes ne passaient pas par elle, et que personne ne lui avait recommandé de fermer les installations de Benghazi, pas même l'ambassadeur Stevens.

Elle a élargi le débat en défendant l'intérêt "vital" d'une présence américaine dans cette ville, bastion de la révolution libyenne. "Nous connaissions les risques", a-t-elle insisté.

L'un des seuls moments de faiblesse fut quand elle a reconnu ne plus se souvenir si elle avait parlé à Chris Stevens dans les mois précédant l'attaque.

Les républicains étaient venus armés d'une pile de messages envoyés et reçus par Hillary Clinton, qu'ils ont fastidieusement épluchés en quête d'une preuve de négligence, mais sans trouver d'élément impliquant indiscutablement l'ex-secrétaire d'Etat.

Les démocrates ont profité de l'audition, retransmise sur plusieurs chaînes, pour dénoncer un acharnement politique contre la candidate présidentielle et un "harcèlement", l'interrogatoire atteignant une durée record.

"On dirait que la majorité cherche à vous épuiser pour vous pousser à dire quelque chose qu'ils pourront utiliser contre vous", a dit le démocrate Adam Smith.

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