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Affaire Greenpeace: douze militants libérés sous caution en Russie

La Russie a libéré mardi neuf membres de Greenpeace sous caution, ce qui porte à douze le nombre de militants qui vont être relâchés.

19 nov. 2013, 17:00
La militante de Greenpeace Ana Paula Maciel.

La justice russe a libéré mardi sous caution neuf membres de l'équipage du navire de Greenpeace arraisonné en septembre après une action contre une plateforme pétrolière, portant à douze le nombre de militants qui vont être relâchés. Greenpeace a annoncé vouloir déposer au plus vite la somme nécessaire pour leur libération.

Le Français Francesco Pisanu, la Finlandaise Sini Saarela, la Brésilienne Ana Paula Alminhana Maciel, le Néo-zélandais David John Haussmann, les Argentins Miguel Hernan Perz Orzi et Camila Speziale, le Canadien Paul Ruzycki, l'Italien Cristian D'Alessandro et le Polonais Tomasz Dziemianczuk, arrêtés en septembre avec 26 autres membres d'équipage, vont être relâchés après paiement d'une caution.

Selon leurs avocats, cette mesure va leur permettre de rentrer chez eux en attendant leur procès ou l'abandon des poursuites judiciaires. D'après Greenpeace, neuf audiences étaient prévues pour mardi et l'examen des autres cas reprendra mercredi dans l'ancienne capitale impériale russe.

Traitement différent

L'Australien Colin Russell, opérateur radio à bord du brise-glace de Greenpeace, n'a pas subi le même traitement que ses compagnons. Il a vu lundi sa détention provisoire prolongée de trois mois, jusqu'au 24 février, au premier jour de ces audiences à Saint-Pétersbourg. Les 30 militants y ont récemment été transférés après avoir d'abord été incarcérés à Mourmansk, le port russe de la mer de Barents.

L'Arctic Sunrise avait été arraisonné par un commando héliporté des garde-côtes russes en mer de Barents après que des membres de l'équipage, à bord de canots pneumatiques, eurent abordé une plateforme pétrolière de Gazprom et tenté de l'escalader, selon eux, pour y installer une banderole dénonçant les risques écologiques. Le Suisse Marco Weber a participé à cette opération.

Deux millions de roubles

Pendant l'audience de mardi, Ana Paula Maciel a brandi une pancarte sur laquelle on pouvait lire "Emprisonnement illégal, honte à la Russie", avant d'éclater en sanglots une fois sa libération accordée.

Sur une photo publiée par Greepeace, on peut voir Tomasz Dziemianczuk, le sourire aux lèvres, derrière les barreaux de la cage de laquelle il assistait à son audience. David Haussmann, un ingénieur électricien de 49 ans, a indiqué qu'il rentrerait dès que possible en Nouvelle-Zélande pour retrouver son fils de trois ans et sa femme enceinte.

Lundi, trois Russes - le porte-parole Andreï Allakhverdov, le médecin de bord Ekaterina Zaspa et le photographe pigiste Denis Siniakov - ont bénéficié d'une mesure similaire. Leur caution s'est élevée pour chacun à deux millions de roubles (55'500 francs).

"Toujours inculpés"

Selon l'avocat du photographe Denis Siniakov, interrogé par la radio Echo de Moscou, les militants dont l'audience a eu lieu lundi pourraient être relâchés dès mardi.

Kumi Naidoo, le directeur exécutif de Greenpeace, a tenu à souligner que les charges n'avaient pas été levées. "Nous n'avons aucune idée des conditions dans lesquelles vont vivre nos amis lorsqu'ils seront relâchés, s'ils seront assignés à résidence ou s'ils auront le droit de sortir dehors", a-t-il dit.

"Ce dont nous sommes certains, c'est qu'ils sont toujours inculpés et qu'ils risquent des années de prison s'ils sont condamnés pour ce crime qu'ils n'ont pas commis", a-t-il poursuivi.

Echéances à venir

Plusieurs tribunaux de Saint-Pétersbourg ont entamé lundi l'examen de la détention provisoire des 30 membres d'équipage du navire de Greenpeace, dont le délai initial de détention de deux mois expire le 24 novembre.

Jusqu'à présent, les autorités judiciaires avaient refusé toutes les demandes de remise en liberté sous caution présentées par les prévenus, dont la période de détention préventive s'achève dimanche.

Le tribunal international du droit de la mer, qui siège à Hambourg, en Allemagne, doit rendre sa décision vendredi sur l'affaire. Cette juridiction des Nations unies, compétente pour régler les litiges maritimes, a été saisie par les Pays-Bas car l'Arctic Sunrise bat pavillon néerlandais.

La Russie a décidé d'ignorer cette procédure. Greenpeace, qui demande l'abandon de l'ensemble des poursuites, a toutefois dit espérer que la libération de ses militants intervienne à cette occasion.

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