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Affaire Khashoggi: le prince héritier saoudien ciblé par l’ONU

Selon une experte des droits de l’Homme de l’ONU, des preuves suffisantes existent pour ouvrir une enquête sur la responsabilité du prince héritier saoudien dans l’affaire Khashoggi. Elle appelle le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, à ouvrir une enquête pénale.

19 juin 2019, 14:53
Le prince héritier saoudien est dans le viseur de l'ONU dans l'affaire Khashoggi.

Il existe des preuves suffisantes pour ouvrir une enquête sur la responsabilité du prince héritier saoudien dans l’affaire Khashoggi, a déclaré mercredi une experte des droits de l’Homme de l’ONU. Elle a réclamé des sanctions ciblées et une enquête internationale.

La rapporteure spéciale des Nations unies, Agnès Callamard tient l’Arabie saoudite pour «responsable» de l’«exécution extrajudiciaire» du journaliste et critique du pouvoir saoudien Jamal Khashoggi, mort brutalement en octobre à l’intérieur du consulat de son pays à Istanbul.

Elle a enquêté pendant six mois sur cette affaire en se rendant notamment en Turquie. «Cette enquête (…) a démontré qu’il y a suffisamment de preuves crédibles concernant la responsabilité du prince héritier qui exige une enquête supplémentaire», relève-t-elle dans son rapport final transmis mercredi aux médias.

Comme tous les autres experts indépendants de l’ONU, Mme Callamard ne s’exprime pas au nom des Nations unies.

 

 

Preuves «crédibles»

Selon le rapport, «il existe des éléments de preuve crédibles, justifiant une enquête supplémentaire sur la responsabilité individuelle de hauts responsables saoudiens, y compris celle du prince héritier» Mohammed ben Salmane, surnommé MBS.

L’experte appelle également à la poursuite des sanctions imposées par plusieurs pays, dont les Etats-Unis, contre 17 individus pour leur rôle dans ce meurtre, mais estime qu’elles ne sont pas suffisantes car elles ne prennent pas en compte la question de la responsabilité de «la chaîne de commandement».

«Compte tenu des preuves crédibles concernant les responsabilités du prince héritier dans son assassinat, de telles sanctions devraient également inclure le prince héritier et ses biens personnels à l’étranger», fait-elle valoir.

Appel à enquête

Mme Callamard appelle le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, à «ouvrir une enquête pénale de suivi sur l’assassinat de M. Khashoggi afin de constituer des dossiers solides sur chacun des auteurs présumés». Elle l’invite aussi à trouver des mécanismes, tels qu’un tribunal ad-hoc, qui puissent établir les responsabilités dans cette affaire.

Le chef de l’ONU «devrait lui-même être en mesure d’ouvrir une enquête pénale internationale de suivi sans qu’un Etat n’ait à intervenir», relève-t-elle.

Elle met garde contre «l’importance disproportionnée accordée à l’identification de l’auteur du crime», soulignant que la justice ne doit pas uniquement établir la responsabilité de l’auteur physique du crime.

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