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Affaire Le Guennec: prison avec sursis requise pour le recel de 271 oeuvres de Picasso

Le procès en appel des époux Le Guennec, poursuivis pour recel de 271 oeuvres de Pablo Picasso, s'est ouvert lundi à Aix-en-Provence. De la prison avec sursis a été requise pour les suspects.

31 oct. 2016, 18:38
Pierre Le Guennec et sa femme encourent une peine maximale de cinq ans de prison et 375'000 euros d'amende ou la moitié de la valeur des biens recelés.

Deux ans de prison avec sursis ont été requis lundi devant la cour d'appel d'Aix-en-Provence en France contre les époux Le Guennec, soupçonnés d'avoir recélé 271 oeuvres de Pablo Picasso entreposées dans leur garage durant près de 40 ans.

"Il y a eu un détournement frauduleux. Je ne crois pas au don ou au cadeau", a dit l'avocat général, Christophe Raffin. Le magistrat a réclamé une "large confirmation" du jugement de première instance, lorsque les époux Le Guennec avaient été condamnés en 2015 à deux ans d'emprisonnement avec sursis et ordonné la restitution des oeuvres à Claude Picasso, le fils du peintre, en sa qualité d'administrateur de la Fondation Picasso.

"Il s'agit pour la plupart d'entre elles d'oeuvres de très grande valeur", a rappelé le ministère public, estimant entre 60 et 100 millions d'euros la valeur globale des 271 pièces.

 

Nouvelle version des faits

Lundi devant la cour d'appel d'Aix-en-Provence (sud), le récit est tout autre. "Madame Picasso Jacqueline avait des problèmes avec (le fils du peintre) Claude Picasso," a déclaré en début d'audience M. Le Guennec, que la cour a présenté comme "l'homme à tout faire" de Pablo et Jacqueline Picasso, la voix tremblante et l'expression maladroite.

Quelques mois après le décès de Picasso, "elle m'a demandé de bien vouloir mettre chez moi en réserve des sacs de poubelle", qu'il chiffre entre 15 et 17. Plus tard, elle lui aurait demandé de les lui rendre, sauf un pour lequel elle aurait dit "gardez-le, c'est pour vous".

 

Témoignages unanimes

En première instance devant le tribunal de Grasse, l'électricien, qui avait travaillé pour Picasso entre 1970 et 1973, avait soutenu que les 271 oeuvres, qui datent de 1900 à 1932, empilées dans un carton durant quarante ans, étaient un cadeau offert en 1971 ou 1972 en remerciement de son dévouement.

Les oeuvres, non signées ni inventoriées au moment du décès du peintre en 1973, avaient refait surface lorsque M. Le Guennec s'était présenté à Claude Picasso afin d'en faire authentifier 180 ainsi qu'un carnet de 91 dessins. Les héritiers avaient aussitôt porté plainte.

Durant le premier procès - à l'issue duquel le couple avait été condamné pour "recel de biens provenant d'un vol" - les témoignages de proches et d'experts de Picasso avaient tous convergé pour détruire la thèse d'un don.

L'enquête n'avait toutefois pas permis d'établir formellement l'identité de l'auteur du ou des vols. Le tribunal avait décidé de remettre les oeuvres au fils de l'artiste, Claude Ruiz-Picasso, représentant les six héritiers au procès.

 

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