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Affaire Pistorius: l'enquêteur en chef a été remplacé

Hilton Botha, le principal enquêteur dans l'affaire Oscar Pistorius est passible d'une inculpation pour sept tentatives de meurtre.

21 févr. 2013, 17:09
Olympic athlete Oscar Pistorius stands inside the court as a police officer looks on during his bail hearing at the magistrate court in Pretoria, South Africa, Wednesday, Feb. 20, 2013. A South African judge says defense lawyers will need to offer "exceptional" reasons to convince him to grant bail for Oscar Pistorius, when a hearing resumes Wednesday. (AP Photo/Themba Hadebe)

L'accusation contre Oscar Pistorius, fragilisée par les failles de l'enquête, a subi un nouveau revers jeudi. Un nouveau chef enquêteur a été désigné pour remplacer son confrère, qui est sous le coup de poursuites judiciaires pour tentatives de meurtre après une fusillade en 2009.

Alors que le juge doit décider vendredi de sa remise en liberté sous caution, la police a confirmé que l'enquêteur était sous le coup d'une inculpation pour tentatives de meurtre, après avoir tiré sur un taxi collectif pour le forcer à s'arrêter en 2009. M. Botha pourchassait alors un homme accusé d'avoir tué une femme et d'avoir déposé son corps démembré dans une canalisation, selon la presse.
 
"Nous reconnaissons l'importance et la gravité de l'affaire", a souligné la cheffe de la police nationale sud-africaine, Riah Phiyega, au cours d'un point presse, annonçant la désignation d'un nouveau policier de haut rang pour poursuivre l'enquête menée jusqu'ici par Hilton Botha.
 
Pas lié au procès
 
Selon les informations disponibles jeudi, l'officier avait été poursuivi après les faits en 2009, puis le dossier avait été classé, avant d'être rouvert tout récemment. "Je ne comprends pas pourquoi (le) dossier a été rouvert. Je ne peux que penser que c'est lié avec mon travail sur Oscar Pistorius", a-t-il réagi, affirmant qu'il n'était pas ivre au moment des faits.
 
"La décision de rétablir les charges a été prise bien avant", a répliqué un porte-parole du parquet. "Cela n'a aucun rapport avec ce procès." Les charges, qui avaient été suspendues à titre provisoire, ont été rétablies le 4 février, dix jours avant la mort de Reeva Steenkamp, la compagne d'Oscar Pistorius.
 
Témoignage remis en cause
 
Déjà totalement déstabilisé par la défense de Pistorius mercredi, le policier a traîné les pieds pour venir jeudi matin à l'audience, provoquant une longue suspension de séance. Pris de front par le redoutable avocat pénaliste Barry Roux, Hilton Botha a à nouveau publiquement admis les failles de son enquête.
 
"Je suis sûr que ça aurait pu être mieux mené", a-t-il dit, alors que les enquêteurs ont travaillé en dépit du bon sens, du pain bénit pour la défense qui a remarqué qu'ils avaient oublié de mettre des patins au pied sur le lieu du crime, de vérifier les appels de l'accusé ou de récupérer une douille tombée dans la cuvette des WC.
 
Quant à la thèse d'une dispute entre Oscar et Reeva, "c'est de la pure spéculation", a défendu Me Roux, critiquant des incohérences horaires dans le témoignage des voisins.
 
Pistorius affirme que son amie s'est levée au moment où il était sorti chercher un ventilateur sur le balcon. En rentrant, il dit avoir entendu du bruit dans les toilettes, et cru qu'il s'agissait d'un cambrioleur. Il assure avoir réalisé qu'elle était aux toilettes seulement après avoir fait feu, à travers la porte.
 
L'autopsie a montré qu'"il n'y avait aucune trace de la moindre goutte d'urine" dans les vessies de la jeune femme, un détail corroborant la version de Pistorius, selon son avocat.
 
Interrogations
 
Le juge Desmond Nair ne laissait pas de s'interroger cependant. Il a demandé pourquoi Pistorius n'a pas été troublé par le silence de Reeva quand il lui a demandé de téléphoner à la police pour signaler le cambriolage. Il a aussi évoqué un récent incident dans un restaurant de Johannesburg en janvier, lorsque Pistorius a tiré un coup de feu en public.
 
Le parquet a repris son instruction à charge, soulignant qu'"aucun tribunal ne pourrait croire que Pistorius avait agi en état de légitime défense" et que l'accusé était "prêt à tirer et voulait tuer".
 
L'accusation met en avant la propension à la violence de l'athlète, décrit comme un être anxieux, agressif et amoureux des armes. Il a aussi trouvé suspect que Pistorius ait pu se précipiter pour prendre son arme sous le lit, passant deux fois devant le côté où sa compagne était censée dormir sans la voir. "Vous voulez la protéger mais vous ne la regardez même pas?", a-t-il ironisé.
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