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Affaire Snowden: la France rejette la demande d'asile, Moscou s'impatiente

Après l'Italie, la France a, à son tour, refusé jeudi la demande d'asile d'Edward Snowden, alors que Moscou s'impatiente.

04 juil. 2013, 19:44
Edward Snowden a menacé de faire de nouvelles révélations sur le programme PRISM.

La France et l'Italie ont rejeté jeudi la demande d'asile politique d'Edward Snowden, l'ex-consultant de l'Agence de sécurité nationale américaine (NSA). Ce dernier, réfugié depuis onze jours à Moscou, indispose la Russie qui s'impatiente. Aux Etats-Unis, des milliers de manifestants ont protesté contre les pratiques de l'espionnage dans leur pays.

"La France a reçu, comme beaucoup d'autres pays, par l'intermédiaire de son ambassade à Moscou, une demande d'asile de M. Snowden. Compte tenu des éléments d'analyse juridique et de la situation de l'intéressé, il n'y sera pas donné suite", a indiqué dans un communiqué laconique le ministère français de l'Intérieur.

"M. Snowden est un agent des services américains, et c'est un pays ami avec lequel nous avons des relations (...). Si cette demande est faite, elle sera toutefois examinée", a précisé le ministre Manuel Valls. Paris avait cependant indiqué plus tôt dans la journée n'avoir pas encore reçu de demande de la part d'Edward Snowden, mais que si cela était le cas, la France n'y "serait pas favorable".

Plusieurs responsables politiques français, notamment les Verts, avaient appelé le président François Hollande à accorder l'asile à l'informaticien alors que ce dernier a déjà essuyé de nombreux refus des pays auxquels il a demandé l'asile politique.

Selon WikiLeaks, 21 demandes auraient été déposées et pour l'instant seule la Bolivie a annoncé être prête à le recevoir même si elle n'a pas encore reçu, elle non plus, de demande d'asile officielle.

L'Italie a également refusé d'accueillir sur son sol le "donneur d'alerte" car, selon Rome, les conditions pour l'accueillir "ne sont pas réunies" tant sur les plans juridique que politique.

Moscou s'impatiente

L'impatience des autorités russes grandit face à la situation bloquée du jeune Américain, qui se trouve depuis le 23 juin dernier dans la zone de transit de l'aéroport Cheremetievo de Moscou.

Un responsable russe a indiqué jeudi que l'informaticien devait trouver un pays lui accordant l'asile politique. "Il doit choisir un endroit où aller", a commenté Sergueï Riabkov, vice-ministre des Affaires étrangères.

Cité par l'agence de presse russe Itar-Tass, M. Riabkov a ajouté que la Russie "ne pouvait pas résoudre" le problème de Snowden mais que "d'une manière ou d'une autre" il fallait mettre un terme à cette situation. La position du vice-ministre se situe dans la droite ligne de celle exprimée déjà par le président russe Vladimir Poutine qui avait appelé Edward Snowden à s'en aller dès que possible.

Manifestations aux Etats-Unis

Alors que l'affaire s'éternise, des milliers d'Américains, dans les rues ou sur internet, ont protesté le jour de leur fête nationale contre le programme d'"espionnage anticonstitutionnel" de la NSA.

A Washington, de 200 à 300 personnes se sont rassemblées à quelques centaines de mètres de la Maison Blanche, brandissant des panneaux comme "Ne volez pas mon droit à ma vie privée" ou scandant des slogans comme "restaurez le 4e amendement", a constaté l'AFP.

La mobilisation, lancée par le mouvement "Restore the Fourth" ("Restaurez le quatrième amendement" de la Constitution américaine), entend "sensibiliser et appeler à l'action politique contre l'espionnage anticonstitutionnel du gouvernement américain".

D'autres manifestations, rassemblant des centaines de personnes, ont eu lieu dans les rues de dizaines de villes américaines comme Philadelphie, Boston, New York, Chicago ou San Francisco.

Par ailleurs, une pétition, "Stop Watching Us" ("Arrêtez de nous espionner"), signée jeudi par 550'000 personnes, s'adresse au Congrès américain pour lui demander de "révéler l'étendue totale du programme d'espionnage de la NSA".

A Strasbourg, le Parlement européen a condamné jeudi l'espionnage des représentations de l'UE et de plusieurs pays membres par les Etats-Unis sans pour autant remettre en question la coopération avec Washington. Les députés européens ont cependant invité les autorités américaines"à fournir à Bruxelles, dans les meilleurs délais, des informations complètes sur le programme Prism.

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