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Afrique du Sud: le Parquet accable Oscar Pistorius

Violente dispute, cris, tirs à plusieurs reprises: le Parquet sud-africain et la police ont démonté mercredi la thèse de l'accident défendue par Oscar Pistorius.

20 févr. 2013, 12:37
Oscar Pistorius au tribunal.

Alors que l'athlète avait déclaré la veille que Reeva et lui, très amoureux, s'étaient tranquillement endormis à quelques heures d'une Saint-Valentin qui s'annonçait prometteuse, le procureur Gerrie Nel a contredit sa version de la mort accidentelle de son amie Reeva Steenkamp, tuée par balles le 14 février. Le procureur a relevé qu'ils s'étaient violemment disputés, selon un témoin.

Ledit témoin a "entendu des propos qui ressemblaient à une dispute ininterrompue entre 2 et 3 heures du matin", c'est-à-dire juste avant le drame, a dit le procureur.
 
Par ailleurs, l'un des enquêteurs de la police cité à la barre a déclaré: "Nous avons le témoignage d'une personne qui dit qu'après avoir entendu des coups de feu, il est allé sur son balcon et a vu que la lumière était allumée (chez Pistorius), ensuite il a entendu une femme crier deux ou trois fois, et de nouveaux coups de feu".
 
Seringues et testostérone
 
Le même policier, Hilton Botha, a également relevé que la police avait découvert des seringues et de la testostérone, un produit dopant interdit aux sportifs, au domicile de Pistorius. Ce soupçon de dopage ternit encore un peu plus l'image de l'athlète handicapé - un héros dans son pays.
 
La parole était à l'accusation mercredi au tribunal d'instance de Pretoria, au deuxième jour de l'audience qui doit décider d'une éventuelle remise en liberté sous caution du champion, qui s'est fait un nom en s'alignant avec les valides aux jeux Olympiques de Londres de 2012.
 
Le sportif avait affirmé la veille qu'il ne s'était réveillé que peu de temps avant les faits et avait tiré sur la porte des toilettes, dans le noir, car il craignait l'intrusion d'un voleur et pensait que Reeva était encore au lit.
 
Quatre coups de feu
 
"La victime était habillée au moment des tirs", a encore relevé le procureur Nel. Reeva Steenkamp portait un short blanc et un haut noir et était couverte de serviettes au moment où les secours sont arrivés, a-t-il précisé.
 
En ce qui concerne les quatre coups de feu tirés par l'accusé, "il a tiré directement sur les toilettes, en direction de la cuvette", a poursuivi Gerrie Nel.
 
"Quand vous ouvrez la porte, le siège des toilettes se trouve à votre gauche. Il faut donc se tourner un peu et tirer en angle pour toucher les toilettes", a précisé l'enquêteur Botha, qui a présenté un plan des lieux à la cour. "Je crois qu'il savait qu'elle était dans la salle de bain", a assuré le policier.
 
L'enquêteur a expliqué être arrivé à 4h15 jeudi 14 février, alors que Reeva Steenkamp était déjà décédée, ce qui est conforme à la version de Pistorius.
 
Pas de violence physique
 
Il y a eu trois impacts de balle, selon le policier: à la tête à droite au-dessus de l'oreille, au coude droit - et la balle a cassé le bras - et à la hanche droite. Mais l'autopsie n'a révélé aucune trace de violence physique sur le corps de Reeva Steenkamp, selon l'avocat de l'accusé.
 
"Le corps de Reeva ne portait aucune trace de blessure défensive (...) aucun signe d'agression et aucun signe qu'elle se serait défendue contre une agression", a déclaré mercredi l'avocat Barry Roux, des informations confirmées par la police.
 
M. Botha a par ailleurs annoncé que l'accusé serait également poursuivi pour détention illégale de munitions. "Nous avons trouvé une boîte de calibre .38. Il n'est pas en possession d'une licence pour posséder des .38", a-t-il déclaré.
 
Plaidant l'accident, la défense demande la libération sous caution de Pistorius, tandis que le ministère public estime qu'il y a eu meurtre avec préméditation. Les audiences pourraient durer jusqu'à vendredi, selon le Parquet.
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