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Afrique du Sud: manifestations contre la chasse aux lions engraissés en cage

Le lion a été le roi ce samedi d'une marche mondiale contre la "chasse en conserve", en Afrique du Sud et à Londres.

15 mars 2014, 18:31
A lion is photographed in a caged enclosure at a captive breeding centre for large predators at an undisclosed location in South Africa's Free State Province in an undated picture released 16 November 2005 by the International Fund for Animal Welfare (IFAW). An investigation has revealed the captive breeding of large predators in South Africa for 'canned hunting' is widespread and poorly regulated, the organisation said. Canned hunting is the practice of hunting, mostly of lions for trophies by foreign hunters, in an enclosure too small to allow an animal any chance of escape, with the animals often drugged or sedated. IFAW said its investigation into captive breeding and a legal review of the regulation of breeding and hunting of large predators shows an industry that is virtually free to act as it pleases due to inadequate national and provincial regulation, and a lack of capacity or will by authorities to enforce conservation laws.  EPA/-

Chasser le lion comme le faisan d'élevage ? Des défenseurs de la nature indignés ont manifesté samedi, en Afrique du Sud et ailleurs, pour que cesse la "chasse en conserve" de lions engraissés en cage. Cette pratique est en plein essor, selon ses détracteurs.

"Dieu créateur de tout ce qui existe (...) nous te prions pour les prédateurs qui détruisent ta création, des animaux magnifiques", a murmuré au Cap une foule de plusieurs centaines de personnes, guidée par Mpho, la fille de Desmond Tutu.

Agé de 82 ans, l'archevêque héros de la lutte anti-apartheid et champion de toutes les causes, y compris celle des animaux, n'a pas manifesté lui-même mais béni la mobilisation dans sa prière reprise en choeur: "Nous te prions pour qu'ils parviennent à sauver toute la faune sauvage, mais en particulier les lions blancs".

Des manifestants se sont aussi rassemblés à Abou Dhabi et à Londres devant l'ambassade d'Afrique du Sud. La journée a faiblement mobilisé ailleurs mais suffisamment pour inquiéter l'association des chasseurs professionnels d'Afrique du Sud (Phasa), grand pays de safari chasseur.

Interdiction de l'élevage

Les Sud-Africains courent surtout après des herbivores à belles cornes, tandis que les étrangers sont prêts à dépenser plus de 3000 dollars par jour en moyenne pour se donner le frisson de la traque au gros gibier, qui nécessite des permis spéciaux.

Le prix varie selon l'animal tué et une partie des revenus est reversée à la préservation de la nature. Mais le business du lion de captivité augmente, selon le mémorandum des manifestants adressé au gouvernement sud-africain, à l'Union Européenne et la CITES (Convention internationale de protection de la faune et de la flore sauvage).

La majorité des lions d'Afrique du Sud, 5000 à 8000 selon les sources, vivent en cage. Ils sont "presque trois fois plus nombreux" que leur congénères évoluant en liberté, selon les organisateurs de la manifestation qui demandent l'interdiction de ces élevages.

Américains et Européens

Affamés, relâchés dans un espace inconnu quelques jours avant la chasse, ils n'ont quasiment aucune chance d'échapper à leurs poursuivants. Cette chasse, appelée "canned hunting" (chasse en conserve), est très lucrative.

Les chasseurs sont essentiellement des Américains (55%) et des Européens (40%) fortunés, notamment des Allemands, Français, Polonais, Finlandais, Autrichiens et Hongrois.

Survie menacée

Au bout de la chaîne, "les os de lion sont vendus au crime organisé en Asie qui paye 1000 dollars la carcasse, usinée pour être écoulée en fraude sous la forme de gâteaux d'os de tigre à 1000 dollars les 100 grammes", selon le mémorandum des manifestants.

Au début de la chaîne, c'est une "menace croissante pour la survie des populations de lion à l'état sauvage en Afrique", selon eux. Des lions sauvages sont capturés au Botswana pour rafraîchir le patrimoine génétique des bêtes domestiques (qui échappent aux règles de la CITES). Or, pour un lion mâle prélevé dans la nature, au moins sept meurent, car les autres mâles viennent supprimer ses petits.

 
 
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