Le procureur Gerrie Nel est passé à la contre-offensive vendredi, au quatrième jour de l'audience chargée d'examiner la demande de remise en liberté sous caution d'Oscar Pistorius. Il a estimé notamment que l'athlète serait lourdement condamné pour le meurtre de sa petite amie - et qu'il "doit le savoir".
"Il doit réaliser qu'une longue peine de prison est presque garantie", a-t-il déclaré dans son réquisitoire devant le tribunal d'instance de Pretoria. Le procureur a regretté vendredi que l'accusé n'ait pas pris la mesure de son crime.
"Je n'ai vu nulle part (...) je n'ai pas entendu: 'J'admets que j'ai causé une mort illégalement'", a-t-il lancé, estimant que les pleurs de Pistorius depuis mardi au tribunal relevaient plus de l'apitoiement sur lui-même que du remords.
Echanges musclés
A propos de la demande de libération sous caution, Gerrie Nel a été particulièrement sarcastique. "Ce que nous lisons, c'est: 'Donnez-moi mon passeport. Laissez-moi sortir, poursuivre ma carrière.' C'est 'business as usual'."
"Quel genre de vie mènerait une personne qui doit utiliser des prothèses, s'il doit fuir?", a interrogé le juge Desmond Nair, le risque d'une fuite à l'étranger du champion double amputé ayant été soulevé par le ministère public. "Une vie de liberté. Une vie pas en prison. Quel genre de vie aurai-je partout sauf en prison?", a répondu le procureur.
"S'évader partout avec ces prothèses?" a insisté le juge, ironique, provoquant des rires dans le public. Gerrie Nel a estimé que Pistorius ne devait être traité différemment parce qu'il porte des prothèses.
Décision attendue
L'athlète dit avoir pris son amie Reeva Steenkamp - qu'il a tuée de quatre balles de 9 mm - pour un voleur caché dans les toilettes, aux premières heures de la Saint-Valentin.
La décision du juge Desmond Nair est attendue avant la fin de la journée. Mais il pourrait aussi se donner le week-end pour réfléchir, ont suggéré des médias locaux.