Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Air France dans le brouillard après deux semaines de grève

Quatorzième jour de conflit dimanche, avec 54% de ses pilotes en grève. La compagnie d'Air France prévoit d'assurer 45% de ses vols.

28 sept. 2014, 11:50
Air France assure seulement 45% de ses vols dimanche.

Après deux semaines de grève des pilotes, la plus longue qu'ait jamais connue la compagnie, Air France semblait encore dans le brouillard dimanche. Direction et syndicats, fermes sur leurs positions, poursuivaient pourtant les discussions.

Les discussions se sont poursuivies tard dans la nuit de samedi à dimanche, a indiqué le SNPL, principal syndicat de pilotes, à l'AFP.

Le syndicat doit prendre une décision dans la journée sur la suite du mouvement, a-t-il précisé. Son préavis de grève, comme celui du deuxième syndicat le Spaf, court jusqu'au 30 septembre inclus.

Malgré les pressions pour cesser le mouvement et les mises en garde sur le péril encouru par la compagnie aérienne en cas de poursuite, les pilotes ont récusé les dernières propositions de la direction concernant Transavia France, la filiale à bas coût devenue stratégique pour le groupe.

Contrat unique

Le syndicat national des pilotes de ligne (SNPL, majoritaire) estime avoir fait des "concessions", se disant prêt à accepter les conditions de travail de cette filiale. Mais il exige en retour, et c'est désormais le seul véritable enjeu de la grève, un "contrat unique" pour les pilotes d'Air France et de Transavia.

Le Spaf, deuxième syndicat représentatif, ne demande pas autre chose. Sans contrat unique, les pilotes craignent, en effet, de voir fondre les avantages du statut Air France au profit du statut Transavia, moins généreux.

Selon les syndicats, qui accusent le directeur général du groupe Air France-KLM, Alexandre de Juniac, de bloquer personnellement les négociations, la direction n'a pour l'instant fait "aucun pas en avant".

Vendredi soir, celle-ci a mis sur la table un plan "de sortie de crise", qui confirmait l'abandon réclamé du projet de Transavia Europe, mais prévoyait de maintenir l'emploi des pilotes "aux conditions d'exploitation et de rémunération de Transavia France". Ce, "afin de garantir la compétitivité de cette dernière ainsi que son développement en complémentarité avec le réseau Air France".

Au même moment, le Premier ministre Manuel Valls stigmatisait "l'attitude égoïste" des pilotes de ligne et leur demandait de renoncer au "contrat unique", incompatible avec le modèle du low cost.

Médiateur indépendant rejeté

Mais le plan de la direction a été perçu par les syndicats comme une ultime provocation. Le SNPL a alors demandé la nomination "d'un médiateur indépendant", afin d'examiner une solution alternative. Proposition rejetée par Matignon. Un porte-parole de la compagnie aérienne jugeait samedi l'attitude des pilotes "difficile à suivre".

Avec 54% de ses pilotes toujours en grève, la compagnie a prévu d'assurer dimanche un peu moins de la moitié (45%) de ses vols.

La poursuite du mouvement, si elle ne semble pas souffrir de contestation chez les pilotes, a suscité une levée de boucliers parmi les autres catégories de personnel.

La CGT, premier syndicat toutes catégories chez Air France, a souligné, dans un communiqué, "l'urgence de la situation sociale et financière" de la compagnie et déploré "une situation qui semble aujourd'hui échapper à la direction".

Selon cette dernière, la situation d'Air France "devient extrêmement délicate", la compagnie perdant chaque jour "20 millions d'euros" (24,1 millions de francs).

Votre publicité ici avec IMPACT_medias