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Albanie: le pape rendra hommage à une église en plein essor

Pour sa première visite en Europe, le pape François a jeté son dévolu sur l'Albanie. Une façon de rendre hommage à une Eglise en plein essor suite à la dictature.

18 sept. 2014, 11:22
Le pape François a choisi pour sa première visite en Europe un pays de sa périphérie, l'Albanie, plutôt qu'une grande capitale.

Le pape François a choisi pour sa première visite en Europe un pays de sa périphérie, l'Albanie, plutôt qu'une grande capitale. Une manière de rendre hommage à une Eglise en plein essor après une terrible dictature et de soutenir le dialogue national serein entre religions.

Le Vatican a démenti tout risque particulier de sécurité pour le souverain pontife, tandis que la presse italienne et des voix irakiennes se montraient alarmistes. Ils évoquent les risques potentiels que feraient courir au pape des sympathisants de l'organisation Etat islamique (EI) circulant dans les Balkans.

Aucun changement n'a été apporté au voyage, et François utilisera sa jeep découverte comme sur la place Saint-Pierre, a-t-on assuré au Vatican.

Il s'agit du quatrième voyage international de l'évêque de Rome, après le Brésil, la Terre Sainte et la Corée du Sud. Jusqu'à présent l'Europe avait semblé négligée par François, à la différence de Benoît XVI.

Programme chargé

Ce sera un marathon de onze heures, pendant lequel le pape François rencontrera les dirigeants albanais, célébrera une messe place Mère Teresa à Tirana et saluera à l'Université du "Bon conseil" les chefs des religions. L'Argentin réunira ensuite à la nouvelle cathédrale les forces vives du catholicisme pour des Vêpres.

Cette journée, lourde pour cet homme énergique mais fatigué de 77 ans, s'achèvera dans un centre social, où il rencontrera orphelins et handicapés.

Le pape argentin a expliqué son choix de l'Albanie: ses habitants, avait-il argumenté, ont su constituer "un gouvernement d'unité nationale entre musulmans, orthodoxes et catholiques, avec un conseil interreligieux équilibré. C'est harmonisé. La présence du pape servira à dire à tous les peuples: on peut travailler ensemble".

Un message donc pour l'Europe, tentée par l'islamophobie, et le Moyen-Orient agité par des guerres interreligieuses.

Piliers du voyage

Le souverain pontife avait ajouté une autre motivation: "c'est l'unique pays parmi les pays communistes qui avait inscrit l'athéisme dans sa constitution. 1820 églises, orthodoxes, catholiques, ont été détruites! Détruites! D'autres transformées en cinémas, en théâtres, en salles de bal".

Son porte-parole a expliqué que le dialogue interreligieux et l'hommage aux martyrs du communisme étaient les deux piliers du voyage.

En Albanie, l'islam est majoritaire et les catholiques représentent 15% de la population, soit plus que les orthodoxes (11%). Le culte de la bienheureuse Mère Teresa de Calcutta, Albanaise d'origine macédonienne, a aidé à la renaissance vigoureuse du catholicisme.

Rencontres interreligieuses

Le pape rencontrera des responsables des autres confessions - orthodoxes, protestants - et d'autres religions : musulmans, bektachis (courant soufi) et juifs. Comme en Corée du Sud, François saluera la force d'une Eglise que la résistance de ses martyrs a vivifiée.

A la fin de la Seconde Guerre mondiale, un régime communiste vite fermé au monde s'était implanté. En 1967, son dictateur Enver Hoxha avait proclamé l'Albanie "premier Etat athée du monde".

Entre 1945 et 1985, 7 évêques, 111 prêtres, 10 séminaristes et 8 religieuses devaient mourir en détention ou exécutés.

Ce sont ces "martyrs de la foi" que le pape polonais Jean Paul II, qui avait contribué à la chute du communisme en Europe de l'Est, avait honoré en 1993 dans un voyage historique d'une journée.

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