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Alep: les commerçants pleurent leur souk détruit par les flammes

Les commerçants du souk d'Alep, un joyau du Moyen-Orient classé au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco, pleuraient dimanche la destruction de leurs échoppes parfois centenaires. Cette grande ville du nord de la Syrie est en proie à des combats qui s'intensifient depuis jeudi.

30 sept. 2012, 20:55

Centre névralgique du commerce de la ville d'Alep, le souk, classé au patrimoine mondial de l'Unesco, a été partiellement détruit par les flammes, samedi, quand les rebelles au régime ont tenté de s'infiltrer dans cette zone tenue par l'armée du président Bachar al-Assad.

«J'ai hérité mon magasin de mon père. J'ai travaillé ici pendant plus de 40 ans. Je n'aurais jamais cru que cela pouvait arriver», explique Mohammed, un commerçant dont la boutique a été entièrement détruite. Comme les autres boutiquiers, il attend de pouvoir pénétrer dans le labyrinthe du souk pour en avoir le coeur net. L'épaisse fumée noire de l'incendie s'est dissipée, mais l'armée barre l'accès alors que des tirs résonnent encore. Un autre commerçant, qui souhaite comme tous conserver  l'anonymat, ne se fait aucune illusion sur l'état de son échoppe. «J'ai vu mon magasin brûler à la télévision, je suis venu pour constater les dégâts», confie-t-il.

Centre névralgique du commerce
Le souk a été partiellement détruit par les flammes, samedi, quand les rebelles au régime du président Bachar al-Assad ont tenté de s'infiltrer dans cette zone tenue par l'armée. Les boutiques aux portes de bois, remplies d'étoffes et de broderies, se sont rapidement consumées. Cinq de la vingtaine de marchés formant le grand souk, comme le souk des femmes, celui de l'or ou encore celui des abayas, ont été entièrement détruits, selon des témoins sur place.

Classé au patrimoine de l'Unesco depuis 1986, avec la vieille ville d'Alep, le souk et ses 1550 échoppes, était depuis des siècles l'un des centres névralgiques du commerce au Moyen-Orient. Si sa forme actuelle remonte au Moyen-Age, le site était déjà un lieu d'échanges dans l'Antiquité, selon des historiens.

Crainte de l'avenir
Mais pour les commerçants, l'avenir s'annonce sombre. «Je suis comme tétanisé. C'est une sale guerre, et nous en sommes les perdants. Nous avons perdu notre travail, et maintenant nous avons perdu notre magasin», indique Mohammed, soulignant que le préjudice est autant moral que matériel.

«J'ai vécu toute ma vie de mes magasins. Maintenant, je crains l'avenir. De quoi vais-je vivre?», souffle lui aussi l'un de ses confrères, qui possédait sept échoppes. «J'espère qu'il n'y aura pas de nouvel incendie. La plus grande de mes boutiques est encore intacte. Si elle aussi devait brûler, je perdrais non seulement mes biens, mais aussi mes souvenirs d'enfance, qui sont encore plus précieux», ajoute-t-il.

Pour Ahmed, un quatrième commerçant, «Dieu merci, personne n'a été blessé» dans l'incendie. «Mais je suis très nerveux. les combats se poursuivent et personne ne sait ce qui peut arriver», ajoute-t-il.

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