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Allemagne: l'extrême-droite pourrait se radicaliser

Nouveaux drames dans la crise migratoire: une embarcation a fait naufrage dimanche au large de la Turquie, tuant 20 personnes. En Allemagne, on redoute une radicalisation de l'extrême-droite face à l'afflux de réfugiés.

27 sept. 2015, 19:24
L'Allemagne craint une radicalisation de l'extrême-droite.

Le patron des renseignements intérieurs allemands a mis en garde dimanche contre une radicalisation de l'extrême-droite face aux différents flux de migrants, alors que plusieurs manifestations hostiles aux réfugiés ont eu lieu ce week-end dans le pays.

"Nous observons que presque tous les extrémistes en Allemagne, qu'ils soient de droite, de gauche où islamistes, se radicalisent" et "deviennent plus enclins à la violence", a souligné Hans-Georg Maassen, chef de l'Office de protection de la Constitution (Verfassungsschutz), dans une interview à la radio Deutschlandfunk.

Il a ajouté que ce phénomène était particulièrement répandu au sein de l'extrême-droite. Ces derniers mois, manifestations et attaques contre les foyers de réfugiés se sont multipliées, notamment à l'Est du pays. Ce week-end, de nouvelles manifestations ont eu lieu, et certaines ont donné lieu à des heurts avec la police, comme à Niederau, près de Dresde, berceau du mouvement anti-réfugiés Pegida.

Plusieurs blessés

Dans la nuit de samedi à dimanche, des policiers et des soldats ont protégé deux bus qui conduisaient une centaine de réfugiés dans un foyer. La nuit précédente, des militants d'extrême-droite avaient déjà manifesté devant le foyer, un ex-supermarché qui était vide.

Vendredi soir, environ un millier de personnes au total ont manifesté dans plusieurs villes de Mecklembourg-Poméranie Occidentale (nord), comme à Stralsund où trois personnes ont été légèrement blessées lors de heurts avec des contre-manifestants.

Samedi à Leipzig, 400 sympathisants du groupe d'extrême-droite "Offensive pour l'Allemagne" ont tapé le pavé face à un millier de contre-manifestants, les deux camps se jetant pierres et pétards.

Le FPÖ gagne du terrain

En Autriche, la crise migratoire a eu des répercussions jusque dans les urnes dimanche avec une percée spectaculaire du parti d'extrême-droite FPÖ (Parti autrichien de la liberté) dans une élection régionale en Haute-Autriche, faisant plus que doubler son score du précédent scrutin de 2009, selon les premiers résultats.

Le FPÖ a obtenu environ 30% des voix contre 16% il y a six ans. "Ce résultat dépasse nos attentes", a commenté le chef du FPÖ Hans-Christian Strache. La question de l'asile et des réfugiés a joué un rôle déterminant dans ces élections, selon l'institut autrichien Public Opinion Strategies.

Empathie planétaire

A contrario, les messages de sympathie à l'égard des migrants ont continué d'affluer ce week-end. En visite aux Etats-Unis, le pape François n'a cessé de clamer lors des différentes étapes de son périple qu'il était lui-même le fils d'un immigrant italien.

Samedi, le haut-commissaire de l'ONU pour les réfugiés (HCR), António Guterres, a déclaré que le monde entier avait attendu trop longtemps pour réagir à la crise des réfugiés, relevant que les pays riches semblent comprendre désormais toute l'ampleur du problème.

Enfin en Suisse, plus d'un millier de personnes ont manifesté leur solidarité envers les réfugiés samedi. A Berne, 300 d'entre elles ont formé une chaîne humaine à l'appel de l'Alliance pour une Suisse ouverte et solidaire, alors qu'une manifestation non autorisée a réuni le même jour quelque 700 participants à Zurich.

Nouveau naufrage

Alors que l'Europe se déchire face à l'arrivée quotidienne de milliers de migrants, des réfugiés continuent de mourir en mer. Dix-sept migrants ont péri noyés dimanche dans le naufrage de leur embarcation au large de la Turquie, alors qu'ils se dirigeaient vers l'île grecque de Kos en mer Egée, selon l'agence de presse turque Anatolie.

Le navire avait à son bord 37 personnes, dont 20 ont pu être secourues, a ajouté Anatolie, citant un gouverneur turc. Le navire était parti du village côtier de Gumusluk, dans la péninsule de Bodrum. L'île de Kos ne se trouve qu'à 4 km de Bodrum.

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