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Allemagne: la droite dure réunit 15 000 personnes dans les rues de Dresde

"Nous voulons que notre pays garde ses valeurs. Ca fait de nous des nazis?": comme Michael, quelque 15'000 personnes ont défilé ce soir à Dresde (est de l'Allemagne), contre "l'islamisation" et "les demandeurs d'asile criminels". La manifestation s'est déroulée sans incident.

15 déc. 2014, 22:15
15 000 personnes ont répondu à l'appel de Pegida pour défiler dans les rues de Dresde contre les "demandeurs d'asile criminels".

Le nombre de participants, qui ont répondu à l'appel du groupe "Européens patriotes contre l'islamisation du pays" (Pegida), est largement supérieur à celui de lundi dernier, qui, avec 10'000 personnes, avait pourtant déjà surpris.

En face, 6000 contre-manifestants ont eux aussi battu le pavé, selon la police, arborant des banderoles "Dresde sans nazis" ou "Dresde pour tous". Lundi dernier, ils étaient 9000.

Les deux manifestations se sont déroulées sans incident, selon la police, qui avait déployé 1200 hommes, pour la plupart munis d'équipements anti-émeutes, afin d'empêcher tout contact entre les deux camps.

Munis de drapeaux au couleurs nationales noir-rouge-or ou de croix peintes de même, les manifestants de "Pegida", ont arpenté les rues de la capitale de la Saxe, un Land (Etat régional) d'ex-Allemagne de l'Est qui ne compte que 2,2% d'habitants d'origine étrangère.

"Réveillez-vous!"
Parmi eux, des militants d'extrême-droite, des néonazis et, surtout, de simples citoyens venus dire leur refus d'un "Occident" selon eux en voie "d'islamisation" ou leur crainte face à l'afflux de réfugiés, alors que l'Allemagne est devenue depuis peu la principale destination d'immigration en Europe, notamment pour les réfugiés (180'000 en 2014, +57% par rapport à la même période en 2013).

"Réveillez-vous!", "On ne nous trompera plus", "Nous sommes des citoyens adultes, pas des esclaves", ont-ils scandé lundi soir, pour la plus grande satisfaction de Lutz Bachmann, le fondateur de "Pegida".

"Le peuple nous donne raison", a déclaré à la foule ce barbu à la large carrure. "Les politiques ne peuvent plus nous ignorer", s'est-il félicité, alors que les manifestants ont allumé leur téléphone, créant une vague de lumière illuminant les drapeaux allemands.

Merkel condamne
Cette manifestation est la neuvième organisée par le mouvement Pegida, lancé seulement en octobre mais qui a rapidement pris de l'ampleur, organisant chaque semaine des "Manifs du lundi", sur le modèle de celles qui, il y a 25 ans, ont fait vaciller le Mur de Berlin.

Cette vague populiste qui inquiète les autorités allemandes, jusqu'au plus haut niveau de l'Etat: lundi, la chancelière conservatrice Angela Merkel a personnellement fermement condamné ces manifestations, jugeant qu'il n'y avait pas de place en Allemagne "pour l'incitation à la haine et la calomnie".

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