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Allemagne: la grève ferroviaire prendra fin samedi

La grève des conducteurs de train allemands se terminera samedi et non lundi, pour éviter de perturber dimanche les célébrations des 25 ans de la chute du Mur de Berlin. Impact en Suisse.

07 nov. 2014, 18:28
epa04480110 Empty platforms at the main station in Berlin, Germany, 07 November 2014. German rail operator Deutsche Bahn called on striking train drivers to return to the negotiating table as travellers faced another day of rail chaos in the four-day-long industrial action. The strike threatens to disrupt weekend celebrations marking the 25th anniversary of the fall of the Berlin Wall.  EPA/PAUL ZINKEN

La grève des conducteurs de train allemands entamée mercredi s'achèvera samedi à 18 heures, et non lundi matin comme prévu initialement, a annoncé le syndicat GDL. Le débrayage risquait de perturber dimanche les célébrations des 25 ans de la chute du Mur de Berlin.

La fin anticipée du mouvement a été présentée comme un "geste d'apaisement" par le chef de GDL, Claus Weselsky. Il s'est exprimé à Francfort juste après une décision de justice confirmant en appel la légalité de la grève. Le syndicat avait auparavant rejeté un compromis présenté par la compagnie ferroviaire Deutsche Bahn (DB).

La grève coïncidait ce week-end avec le 25e anniversaire de la chute du Mur de Berlin. Deux millions de visiteurs sont attendus pour l'occasion dans la capitale allemande.

"C'est un bon signal pour nos clients et nos salariés", s'est réjoui le porte-parole de DB, Ulrich Weber. Il a estimé que l'action en justice entreprise par la compagnie s'est finalement avérée utile, même si elle n'a pas débouché sur une interdiction du débrayage.

Cette sixième grève du rail depuis début septembre, de loin la plus dure, a commencé mercredi dans le fret et jeudi pour le trafic passagers. Vendredi, un tiers du trafic était assuré sur les grandes lignes et les liaisons régionales, a signalé Deutsche Bahn.

Annulations en Suisse

L'impact de ce débrayage se fait sentir jusqu'en Suisse. Ainsi, les trains de nuit vers Hambourg, Berlin et Dresde–Prague ont été supprimés dès mercredi soir. Les trains Zurich–Stuttgart circulent jusqu’à Schaffhouse uniquement et ceux pour Munich s’arrêtent à Bregenz (A), ont communiqué les CFF.

Depuis Bâle, la circulation est assurée dans la mesure des possibilités. Toutefois, il faut s’attendre à des annulations et à des retards. La place risque de manquer à bord des trains, précisent les CFF.

En revanche, tous les trains de SBB GmbH Deutschland circulent selon l’horaire. La ligne RER du Wiesentalbahn (S6) de Bâle à Zell im Wiesental via Lörrach et le Gartenbahn (S5) de Weil am Rhein à Steinen ne sont pas concernés par la grève, de même que les trains de Constance à Engen (Seehas) via Singen et de Schaffhouse à Erzingen.

Hausse de salaire

En fin de journée, ni le syndicat allemand, ni la direction de DB n'avaient évoqué une éventuelle reprise des négociations. Au coeur du litige, une revendication de hausse de salaire et de réduction du temps de travail.

Autre pierre d'achoppement: la représentativité du syndicat. Celui-ci veut négocier avec Deutsche Bahn au nom d'autres catégories du personnel que les seuls conducteurs. La compagnie s'y refuse.

"Sens des responsabilités"

La chancelière allemande Angela Merkel en avait appelé mercredi au "sens des responsabilités" des cheminots afin de "trouver une solution qui cause le moins de dommages possible au pays".

Selon un sondage publié jeudi, 51% des Allemands affirment ne pas comprendre la grève des conducteurs de train, contre 46% d'avis contraire. Si elle s'était poursuivie jusqu'à son terme annoncé, c'est-à-dire lundi matin, elle aurait été la plus longue depuis vingt ans pour les chemins de fer allemands.

Préjudice financier

Elle a suscité l'inquiétude des milieux économiques. L'institut de recherche IW de Cologne a évoqué un préjudice financier potentiel important pour l'industrie, du fait des perturbations à rallonges dans le fret.

En revanche, loueurs de voitures ou opérateurs d'autocars longue distance se frottaient les mains. La société d'autocars "MeinFernbus" a prévu 500 liaisons supplémentaires ce week-end, et affiche quatre fois plus de réservations qu'en temps normal, selon un communiqué.

Sévères critiques

Environ 5,5 millions d'Allemands prennent le train chaque jour. Par ailleurs, un cinquième du transport de marchandises se fait par le rail dans ce pays.

Le petit syndicat GDL compte 19'000 adhérents sur les 196'000 salariés de Deutsche Bahn en Allemagne. Depuis le début du conflit, GDL et son président Claus Weselsky ont été sévèrement critiqués par les politiques et dans les médias allemands.

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