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Allemagne: la vie d'Helmut Kohl, père de la réunification allemande

Helmut Kohl est mort vendredi à l'âge de 87 ans. Grand homme politique puis chancelier, il est connu pour son engagement dans la réunification de l'Allemagne. Sa fin de carrière est cependant moins glorieuse.

16 juin 2017, 19:06
Le président de la Commission européenne a déclaré qu'Helmut Kohl était "l'essence même de l'Europe".

Il était le père de la réunification allemande, un pilier de la construction européenne et le détenteur du record de longévité à la chancellerie après-guerre (1982-1998): Helmut Kohl est mort vendredi à 87 ans chez lui en Allemagne.

"Nous sommes en deuil", a annoncé l'Union chrétienne-démocrate (CDU) sur son compte Twitter, tandis que le quotidien populaire Bild, dont la direction était très proche de l'ex-chancelier, a précisé qu'il était décédé "ce matin dans sa maison de Ludwigshafen" (sud-ouest).

 

 

Helmut Kohl était l'"essence même de l'Europe", a commenté le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. La chancelière Angela Merkel, qui lui avait pris les commandes du parti à l'issue d'une bataille interne, n'avait pas réagi dans l'immédiat.

 

 

Helmut Kohl, en très mauvaise santé et cloué dans un fauteuil roulant depuis 2009, avait notamment souffert d'un accident vasculaire cérébral et s'était cassé la hanche.

 

 

"Merci pour l'unité allemande. Pour l'Europe"

L'ancien rédacteur en chef de Bild, Kai Diekmann, qui fut témoin du second mariage de Kohl, a salué sa mémoire: "Merci pour l'unité allemande. Pour l'Europe. Pour tant d'autres choses incroyables. Helmut Kohl, 1930-2017, repose en paix", a-t-il écrit sur Twitter.

 

 

L'ancien chancelier, colosse physique et historique, est le père incontesté de l'Allemagne réunifiée. Il restera dans l'histoire pour avoir forcé la main des dirigeants soviétique et américain Mikhaïl Gorbatchev et George Bush (père), mais aussi de ses alliés européens, pour que la RDA anciennement communiste rejoigne la RFA en 1990, moins d'un an après la chute du Mur de Berlin.

Il a aussi permis ainsi la fin de l'occupation militaire de l'Allemagne, imposée par les quatre puissances victorieuses du nazisme depuis 1945, jetant ainsi les bases de l'émergence d'une Allemagne forte sur la scène internationale.

 

 

Moqué pour son côté rustique et provincial

Pourtant, quand à 52 ans il prend la tête en 1982 du gouvernement d'Allemagne de l'Ouest à la faveur d'un changement d'alliance au parlement, il est moqué pour son côté rustique et provincial - il le sera toute sa vie. Personne n'aurait alors parié que ce fils d'un fonctionnaire du fisc issu d'une famille de la petite bourgeoisie de Ludwigshafen entrerait dans la mémoire collective européenne.

Mais le 9 novembre 1989, le mur de Berlin s'effondre et le chancelier conservateur, alors contesté dans son propre parti (CDU), endosse, selon ses propres mots, "le manteau de l'Histoire". Ce catholique pratiquant surprend en proposant dès le 28 novembre un plan en 10 points devant conduire à l'unification allemande.

 

 

Sa fin de carrière sera moins glorieuse, ternie par le scandale des caisses noires du parti. Il finira par reconnaître avoir recueilli des dons occultes. Angela Merkel, sa protégée, en profitera pour l'évincer. A distance, leur relation restera très tendue.

Plus récemment, en avril 2016, M. Kohl avait dénoncé la politique d'accueil de Mme Merkel, qui a permis l'arrivée de 1,1 million de migrants en 2015. Il a aussi reçu le premier ministre hongrois Viktor Orban, farouche détracteur de la chancelière.

 

 

Les soubresauts de sa vie privée, étalés dans divers livres et journaux allemands - brouilles avec ses enfants, polémique sur le rôle de sa nouvelle femme, le traitement de sa première épouse malade, Hannelore, qui s'est suicidée en 2001 - ont achevé d'assombrir ses dernières années.

 

 

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