Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Allemagne - Meurtres d'étrangers: vers un fichage des néonazis jugés dangereux

Le gouvernement allemand a annoncé mercredi la création d'un fichier centralisé sur les néonazis jugés dangereux et des enquêtes sur les ratés éventuels des services de renseignement dans une affaire de meurtres d'étrangers par une cellule d'extrême droite.

16 nov. 2011, 18:44
nazi2

Le ministre de l'Intérieur, Hans-Peter Friedrich, a annoncé la création d'un fichier permettant de rassembler "des données sur des extrémistes de droite et sur des violences d'extrême droite".

Le fichier, similaire au fichier central sur les islamistes déjà existant, sera alimenté par la police et par les renseignements à partir du début de 2012 au plus tôt, a expliqué mercredi un porte-parole du ministre au cours d'une conférence de presse régulière.

"Honte"

La chancelière Angela Merkel avait qualifié lundi de "honte pour l'Allemagne" les meurtres de neuf étrangers, dont huit Turcs, survenus dans le pays entre 2000 et 2006. Ces crimes xénophobes, qui restaient non élucidés, ont été attribués en fin de semaine dernière à une organisation néonazie "Nationalsozialistischer Untergrund" (NSU), "Clandestinité national-socialiste".

Une réunion des ministres de la Justice et de l'Intérieur au niveau fédéral et régional est prévue vendredi pour accélérer les investigations visant à comprendre comment des criminels d'extrême droite ont pu agir en toute impunité pendant plusieurs années.

Plusieurs médias allemands se sont inquiétés de l'impact de cette affaire sur l'image du pays et le gouvernement s'est engagé à en tirer les leçons. Un porte-parole du ministère de la Justice a évoqué mercredi une possible "série de ratés" des services de renseignements.

Les renseignements intérieurs allemands étaient notamment depuis 1999 sur la trace d'Holger G., arrêté lundi et soupçonné d'avoir aidé les deux principaux membres de la cellule terroriste en leur fournissant un logement. Ils avaient cessé de surveiller cet homme classé comme un simple sympathisant, a expliqué mercredi le président des renseignements de Basse-Saxe, Hans Wargel.

Interdiction?

Trois membres de cette organisation, Beate Zschäpe, 36 ans, qui s'est livrée à la police, Uwe Mundlos, 38 ans et Uwe Böhnhardt, 34 ans, tous deux retrouvés morts, sont soupçonnés d'avoir tué neuf personnes, des petits commerçants âgés de 21 à 50 ans, dans différentes régions d'Allemagne.

Ils sont également mis en cause dans le meurtre d'une policière, abattue d'une balle dans la tête en 2007, et leur participation à un attentat à la bombe dans un quartier turc de Cologne en 2004 est également évoquée.

L'affaire a relancé le débat sur une interdiction possible du parti néonazi NPD. Le gouvernement va étudier de nouveau la possibilité de faire interdire ce mouvement, après l'échec d'une première tentative en 2003, invalidée par la Cour constitutionnelle.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias