L'un des quatre policiers blessés mercredi dans le sud de l'Allemagne est décédé jeudi matin à l'hôpital, a indiqué la police. Il avait été attaqué par un membre des "citoyens du Reich", mouvance antirépublicaine et liée à l'extrême droite.
Il s'agit d'un membre des forces spéciales de 32 ans, hospitalisé mercredi dans un état critique. Sa mort avait été annoncée par erreur dans la soirée avant d'être démentie.
Vêtu d'un gilet pare-balles, Wolfgang P., présenté par la presse comme un "marginal", "querelleur", avait aussitôt ouvert le feu sur les policiers, en touchant deux par balle, alors que deux autres avaient été blessés un peu plus tard dans l'interpellation.
Lui-même légèrement blessé, le suspect a été arrêté et devrait être poursuivi pour "meurtre aggravé", un crime passible de la réclusion à perpétuité, et présenté jeudi à un juge de la détention.
Nostalgiques sous surveillance
Wolfgang P. se présente comme un "Reichsbürger" (citoyen du Reich), une nébuleuse estimée à plusieurs milliers de nostalgiques de l'Empire allemand, mêlant néonazis, adeptes de la théorie du complot et déçus de la République aux croyances ésotériques.
Surveillés de longue date, les "Reichsbürger" sont surtout connus pour leurs relations agressives avec l'administration, leur ardeur procédurière et leur imperméabilité "aux arguments rationnels", souligne dans une brochure l'Etat régional de Saxe-Anhalt (est).
En juillet dernier, le ministère de l'Intérieur alertait sur leur "potentiel de perturbation croissant", estimant "qu'au moins une partie du mouvement ne recule pas devant la violence grave, pouvant aller jusqu'à l'homicide".
Fin août, déjà, un ancien "Monsieur Allemagne" de 41 ans qui avait remporté le concours de beauté national, se réclamant du même mouvement, avait ouvert le feu sur les policiers d'une unité spéciale venus l'expulser de sa maison à Reuden (nord), en touchant deux. Il avait été grièvement blessé et arrêté.