Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Anders Behring Breivik voulait tuer tout le gouvernement norvégien

Anders Behring Breivik a révélé jeudi au quatrième jour de son procès qu'il voulait faire bien plus de victimes. Il prévoyait de tuer le gouvernement norvégien dans son intégralité et d'autres attaques encore plus meurtrières.

19 avr. 2012, 18:03
breivik

Pour la planification des attaques, il a expliqué qu'il se serait notamment préparé en jouant à des jeux vidéo. Quant à leur ampleur initialement envisagée, le tueur a dû revoir ses ambitions à la baisse avec le temps par manque de moyens notamment.

La camionnette remplie d'explosifs qu'il a garée le 22 juillet au pied de la tour abritant le siège du premier ministre travailliste Jens Stoltenberg, alors absent, visait à tuer "tout le gouvernement", a déclaré M. Breivik. L'explosion avait fait huit victimes parmi les employés et les passants.

L'attentat à la bombe, "un fiasco"

Ayant appris à la radio que l'immeuble ne s'était pas effondré et que seule une victime avait été rapportée, Anders Behring Breivik dit avoir considéré que l'opération, à ce stade, était "un fiasco". Il s'est alors rendu sur l'île d'Utoeya, à environ 40 km d'Oslo.

Là, il a ouvert le feu pendant quelque 75 minutes sur des centaines de jeunes travaillistes réunis en camp d'été, faisant 69 morts. "L'objectif était de tuer tout le monde" en utilisant les eaux glaciales du lac comme "arme de destruction massive", a-t-il déclaré d'une voix calme.

Inspiré par les "jihadistes", il a expliqué comment il comptait égorger des responsables travaillistes, dont l'ex-premier ministre Gro Harlem Brundtland, en les filmant, puis tirer des coups de feu pour effrayer les jeunes gens et les pousser à se jeter à l'eau et à se noyer. Selon la police, 569 personnes se trouvaient sur place ce jour-là.

"Cibles légitimes"

"J'estime que tous les militants politiques qui choisissent de lutter pour le multiculturalisme et ont un mandat dans de telles organisations sont des cibles légitimes", a-t-il ajouté.

Disant avoir envisagé dès 2006 "une opération suicide" contre "les élites" qui permettent "l'islamisation" de l'Europe, M. Breivik planifiait au départ trois attentats à la bombe et une fusillade.

Outre le quartier des ministères, il comptait placer un engin d'une tonne au siège du parti travailliste et un autre de 500 kilogrammes près d'une cible "très incertaine" qui aurait pu être le journal norvégien Aftenposten, le Parlement, l'Hôtel de ville d'Oslo ou encore le Palais royal.

S'il avait survécu à ces attaques, il aurait aussi perpétré une fusillade contre les occupants d'un squat célèbre d'Oslo, Blitz, le journal Dagsavisen et le parti de la Gauche socialiste pour y tuer "autant de personnes que possible".

Mais il a finalement renoncé à ce plan en juin 2011: "C'était beaucoup plus difficile que je ne le pensais de faire une bombe", a-t-il expliqué, invoquant aussi l'amenuisement de ses ressources financières.

La responsabilité de la tuerie d'Utoeya selon Breivik incombe aux autorités norvégiennes qui rendent très difficile l'acquisition des composants d'une bombe, une arme qu'il juge préférable.

"Call of Duty" comme entraînement

Pendant l'audience démarrée sans son traditionnel salut d'extrême droite, Anders Behring Breivik a également détaillé comment il a utilisé des jeux vidéo pour se préparer à ses opérations.

Il a expliqué avoir pris une "année sabbatique" en 2006 pour jouer, jusqu'à 17 heures par jour, à World of Warcraft. Il a aussi utilisé "Call of Duty: Modern Warfare", un jeu de simulation de tir. "C'est bien pour s'entraîner", a-t-il dit.

Le procès doit durer 10 semaines. Si M. Breivik est déclaré pénalement irresponsable, il risque l'internement psychiatrique à vie. Dans le cas contraire, il encourt 21 ans de prison, une peine qui pourrait ensuite être prolongée aussi longtemps qu'il sera considéré comme dangereux.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias