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Angola: dix ans après la fin de la guerre, les réfugiés reviennent au pays

Dix ans après la fin de la guerre civile en Angola, la décision des pays frontaliers de mettre fin le 30 juin au statut de réfugiés des Angolais venus se mettre à l'abri chez eux provoque le retour de milliers de familles.

27 juin 2012, 07:42
Près de 4000 Angolais doivent revenir de Namibie avant la fin juin.

Depuis des années, les réfugiés angolais étaient installés au centre d'accueil d'Osire, en Namibie, sous la protection du gouvernement namibien et de l'ONU, avec accès aux soins et à l'éducation pour les enfants.

"Mais le statut de réfugié n'est pas permanent, alors il est temps de revenir", ajoute cette mère de famille, dont deux enfants sont restés en Namibie pour terminer leurs études.

"Nous avons fui le pays en 1992 pour éviter les combats et nous sommes allés en Namibie, où nous vivions bien", raconte Evarista, arrivée avec son mari et huit de ses enfants au camp de Namacunde, en Angola, à dix kilomètres de la frontière.

Comme cette famille, qui a émigré pendant la longue période de guerre qu'a connue le pays (1961-2002), près de 4000 Angolais doivent revenir de Namibie avant la fin juin, via la province du Cunene et celle voisine de Cuando Cubango.

Et ils sont bien plus nombreux encore en provenance des deux autres pays voisins de l'Angola, la Zambie et surtout la République démocratique du Congo.

"Etre un citoyen digne"

Entre fin 2011 et mai 2012, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HRC), qui soutient ces retours, a enregistré 14'000 rapatriements, alors que 35'000 autres personnes ont manifesté leur volonté de rentrer avant la fin juin.

"Ce que je veux, c'est trouver un emploi pour bénéficier d'une sécurité sociale et être un citoyen digne", affirme Castro, 48 ans, arrivé lors d'un précédent convoi. "On dit aussi que l'Angola croît très vite sur le plan économique, alors j'aimerais moi aussi en profiter".

Certes, le pays commence à tirer profit de ses gigantesques réserves de pétroles, des milliards de dollars ont été investis dans d'ambitieux chantiers d'infrastructure, et la croissance économique est spectaculaire. Mais cette manne reste mal répartie, et des millions d'Angolais, en zone rurale ou entassés dans des bidonvilles, ne profitent pas de cet essor.

Quoi qu'il en soit, quelques centaines d'ex-réfugiés franchissent chaque semaine le poste frontière de Santa-Clara (province de Cunene, sud-ouest de l'Angola) dans un convoi de bus encadré par des voitures de police pour rejoindre Namacunde, le centre d'accueil.

Kit de réintégration

Pour Jérémias, qui a quitté sa province natale de Huambo il y a 19 ans, ce retour est la seule chose qu'il attendait. "Je suis heureux, car j'ai toujours voulu revenir dans mon pays pour ne plus être un étranger là où je vis", confie-t-il dans un sourire.

"Les gens sont contents de voir que leur pays n'est plus en guerre, mais après toutes ces années, ils arrivent ici complètement dépaysés et préoccupés par la façon dont ils vont faire vivre leur famille", note cependant Castro.

Après un discours de bienvenue des autorités locales, les anciens réfugiés profitent d'un repas et se voient attribuer l'une des trente tentes du camp, équipé pour recevoir jusqu'à 400 personnes, avec coin sanitaires, poste de santé et cuisine collective.

"Sur place, les familles ont accès au service du Ministère de l'assistance et de la réinsertion sociale (Minars), et de la Justice pour faire leurs papiers d'identité. Elles reçoivent également un kit de réintégration, avec des ustensiles et des outils, et un stock de biens alimentaires pour un mois", explique Tibéria Hamuse, la directrice provinciale du Minars.

Dernier coup de pouce, les réfugiés reçoivent du HCR une somme d'argent pour faciliter leur installation, 200 dollars pour les adultes et 100 pour les enfants. Au bout de trois jours, chacun repart vers sa province d'origine ou celle de son choix, via un transport organisé par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), afin de commencer une nouvelle vie.

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