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Après la Corée du Nord, Séoul a placé un satellite en orbite

La Corée du Sud a réussi mercredi à placer un satellite en orbite. Elle a fait ainsi son entrée dans le club fermé des puissances spatiales asiatiques quelques semaines seulement après le lancement d'un engin nord-coréen qui a valu à Pyongyang des sanctions élargies à l'ONU.

30 janv. 2013, 11:56
La fusée sud-coréenne a décollé mercredi.

La Corée du Sud a réussi mercredi à placer un satellite en orbite. Elle a fait ainsi son entrée dans le club fermé des puissances spatiales asiatiques quelques semaines seulement après le lancement d'un engin nord-coréen qui a valu à Pyongyang des sanctions élargies à l'ONU.

Le lanceur de 140 tonnes KSLV-I (Korea Space Launch Vehicle) de conception russo-coréenne s'est élevé à 16h (8h heure suisse) de la base de Naro (sud) et a poursuivi sa trajectoire pendant 9 minutes avant de libérer le satellite STSAT-2C, destiné à recueillir des données sur les radiations cosmiques.

Les scientifiques et les officiels réunis au centre spatial de Naro ont salué l'exploit avec force applaudissements et accolades. "La fusée a victorieusement mis le satellite scientifique sur son orbite", a déclaré à la presse le ministre des Sciences Lee Ju-Ho, évoquant un "succès pour tout le peuple" sud-coréen.

Programme spatial relancé

La mise à feu avait été reportée en octobre puis fin novembre pour cause de problèmes techniques sur le premier étage russe puis sur le deuxième étage sud-coréen. "Ce succès relance totalement le programme spatial du pays" dont le "principal moteur est le prestige national", a estimé un spécialiste, Morris Jones.

La Corée du Sud ambitionne de développer d'ici 2021 une fusée de trois étages 100% sud-coréenne capable d'emporter une charge de 1,5 tonne.

Ses deux premiers essais s'étaient soldés par des échecs. En 2009, le lanceur a atteint son orbite mais un défaut a empêché le déploiement du satellite. En 2010, la fusée a explosé en plein vol. Or cette troisième tentative sud-coréenne était la dernière prévue par le partenariat russo-coréen, Moscou ayant accepté de fournir le premier étage pour un maximum de trois fusées.

Prise de vitesse

Les ambitions spatiales de la Corée du Sud ont longtemps été entravées par la crainte de son allié américain qu'elles n'alimentent une course à l'armement sur la péninsule coréenne.

Ironie du sort, c'est la Corée du Nord, isolée et ruinée, qui l'a prise de vitesse. Pyongyang a en effet réussi à lancer une fusée et à placer un satellite en orbite le 12 décembre dernier. Ce satellite, toutefois, serait "dormant".

La Corée du Sud et les Occidentaux estiment que le tir de la fusée nord-coréenne est un tir déguisé de missile balistique violant les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies.

Le conseil, poussé par Washington et avec le soutien inédit de la Chine, a élargi les sanctions votées en 2006 et 2009. En représailles, Pyongyang a annoncé son intention de procéder à son troisième essai nucléaire.

Au moins sept ans

Tant Séoul que Pyongyang devront néanmoins confirmer leur maîtrise technologique pour pouvoir pleinement prétendre rejoindre la Chine, l'Inde et le Japon au nombre des pays asiatiques capables de lancer, de façon fiable et récurrente, des satellites dans l'espace. Le développement d'un lanceur sud-coréen à vocation commerciale "prendra au moins sept ans", selon Morris Jones.

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