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Après la démission de Petraeus, la pression monte sur le FBI

La pression montait lundi sur le FBI et l'administration Obama pour justifier comment il a fallu quatre mois pour que les responsables du pays soient informés d'une enquête ouverte cet été sur la liaison adultère ayant abouti à la démission du chef de la CIA, David Petraeus.

12 nov. 2012, 18:20
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Le premier scandale sexuel de la présidence du démocrate Barack Obama a éclaté vendredi, trois jours après sa réélection, mais son origine remonte au début de l'été. Cet intervalle de quatre mois a ulcéré des élus du Congrès, qui veulent comprendre pourquoi ils n'ont pas été informés plus tôt, étant donné les atteintes possibles à la sécurité nationale.

Volonté d'en tirer un bénéfice politique ou crainte d'un complot, certains élus républicains s'interrogent aussi sur la concomitance de cette démission avec les auditions à huis clos prévues cette semaine devant le Congrès sur l'attaque contre le consulat américain le 11 septembre à Benghazi (Libye).

L'affaire est source de polémique depuis deux mois et se focalise dorénavant sur la réaction de la CIA face à cette attaque. David Petraeus devait témoigner, ce sera finalement le directeur adjoint de l'agence, Michael Morell, qui ira à sa place. Insuffisant, selon certains.

"Je ne vois pas comment on peut savoir ce qui s'est passé à Benghazi avant, pendant et après l'attaque si le général Petraeus ne comparaît pas", a plaidé le sénateur républicain Lindsey Graham sur la chaîne CBS.

Courriels

La démission de David Petraeus a retenti comme un "coup de tonnerre", a noté la présidente de la puissante commission du Renseignement du Sénat, Dianne Feinstein, qui a découvert l'affaire le jour où elle a été rendue publique.

"Nous aurions dû être informés, il s'agit de quelque chose qui aurait pu avoir un effet sur la sécurité nationale", a estimé l'élue démocrate, promettant d'enquêter sur l'action du FBI dans cette affaire.

D'après les éléments ayant filtré de sources anonymes dans la presse, tout a débuté au "début de l'été", sans que le nom du directeur de la CIA n'apparaisse.

Le FBI ouvre alors une enquête sur six courriers électroniques anonymes de menace envoyés à Jill Kelley, 37 ans, résidant à Tampa (Floride). Mme Kelley travaille comme bénévole sur la base aérienne abritant le siège du Centcom, le commandement américain responsable pour le Moyen-Orient et l'Asie du Sud-Ouest, et celui du JSOC, le commandement pour les opérations spéciales.

Jill Kelley et son mari Scott ont affirmé dimanche dans un communiqué être "amis avec le général Petraeus et sa famille depuis plus de cinq ans". Des amis du patron démissionnaire de la CIA ont confié sous le couvert de l'anonymat dans les médias que Mme Kelley et David Petraeus n'entretenaient pas de relation extraconjugale.

Conversations sans ambiguïté

Au cours de son enquête, le FBI identifie Paula Broadwell comme l'auteur des courriels de menace. Sur la messagerie de la biographe du général, les agents fédéraux trouvent trace de conversations avec David Petraeus laissant clairement entendre qu'ils entretiennent une liaison, selon le New York Times et le Washington Post.

La liaison entre la mère de famille de 40 ans et le général aurait débuté en novembre 2011, deux mois après la prise de fonction de David Petraeus à la CIA, et pris fin en juillet, selon le Times.

Les enquêteurs informent alors de leur découverte leur hiérarchie et le ministère de la Justice dont ils dépendent, mais en restent là et poursuivent leurs investigations pour établir si des informations sensibles ont été compromises.

Paula Broadwell est interrogée par le FBI dans la semaine du 22 octobre, David Petraeus celle d'après. A l'issue d'une dernière audition de Mme Broadwell le 2 novembre, le FBI estime au vu des faits que le chef de la CIA n'a commis aucun délit.

Ce n'est que le 6 novembre, jour de l'élection, que le supérieur de David Petraeus, le directeur national du renseignement (DNI) James Clapper, sera mis au courant. La Maison Blanche le sera le lendemain.

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