Un membre fondateur d'une des rares associations de défense des droits de l'Homme en Arabie saoudite a été condamné à dix ans de prison, a indiqué mercredi une organisation régionale défendant également les droits humains. La moitié de cette peine est de la réclusion ferme.
Le jugement contre Mohammed al-Bajadi a été prononcé le 5 mars à Ryad par une "cour criminelle spécialisée" dont les compétences couvrent le terrorisme, a précisé le Gulf Center for Human Rights (GCHR), qui a des bureaux à Beyrouth et à Copenhague.
M. Bajadi est l'un des fondateurs de l'Association pour les droits civils et politiques (ACPRA) en Arabie saoudite, royaume musulman ultraconservateur où toute dissidence est sévèrement réprimée.
Avocats pas présents
Au total, la cour a prononcé une peine de dix ans de prison, cinq ans ferme et cinq ans avec sursis, a indiqué le GCHR, précisant que le militant avait été jugé "sans préavis" et sans avoir pu contacter ses avocats.
M. Bajadi, âgé d'une trentaine d'années, était accusé notamment d'avoir acquis des livres interdits, organisé une manifestation de familles de détenus et diffusé des documents susceptibles de "troubler l'ordre public", a expliqué le centre.
L'Arabie saoudite fait régulièrement l'objet de critiques de la part d'organisations de défense des droits de l'Homme.
Autre condamnation récemment
Samedi dernier, le royaume a déclaré "n'accepter aucune forme d'ingérence dans ses affaires internes et rejeter toute atteinte à l'indépendance de sa justice".
Les autorités saoudiennes réagissaient à la vague de critiques internationales provoquée par la condamnation du blogueur saoudien Raef Badaoui à 10 ans de prison et 1000 coups de fouet pour "insulte envers l'islam".
Mardi, la Suède avait décidé de ne pas renouveler un accord de coopération militaire signé avec Ryad en 2005 en raison notamment de la situation des droits de l'Homme en Arabie saoudite.