La présidente argentine Cristina Kirchner conserverait la majorité au parlement lors des législatives de mi-mandat en octobre, indiquent les résultats des élections primaires de dimanche. Mais ce scrutin marque une progression de l'opposition.
L'opposition arrive en tête dans les cinq provinces les plus peuplées du pays: Buenos Aires, Cordoba, Mendoza, Santa Fe et dans la capitale, alors que la plupart des 19 autres provinces sont acquises à la présidente.
Le scrutin a été marqué par l'ascension de Sergio Massa, ancien chef de cabinet de Mme Kirchner qui a fait dissidence. Le maire de Tigre (périphérie de Buenos Aires), péroniste comme Mme Kirchner, s'est imposé dimanche comme un acteur clé de la politique argentine en plaçant sa liste au premier rang dans la province de Buenos Aires, une circonscription stratégique concentrant 35 des 257 députés.
"Nous avons fait le premier pas vers un grand front politique", a lancé Sergio Massa, 41 ans, que ses partisans voient comme candidat à la présidentielle de 2015 contre celui du clan Kirchner.
FPV fragilisé au Sénat
Le Front pour la victoire (FPV, centre-gauche) de Mme Kirchner renforcerait sa mainmise à la Chambre des députés alors que sa majorité au Sénat est fragilisée, selon les projections du ministère de l'Intérieur. "Nous sommes en passe de maintenir ou augmenter la représentation du FPV", s'est toutefois réjouie la cheffe de l'Etat.
Ses adversaires reprochent à Mme Kirchner ses pratiques autoritaires, de ne pas lutter contre la corruption, une politique économique protectionniste, une lutte insuffisante contre l'insécurité ou la nationalisation en 2012 de la compagnie pétrolière publique YPF au détriment de l'espagnol Repsol.
Le front de gauche UNEN, rassemblant le Parti socialiste d'Hermès Biner (deuxième de la présidentielle 2011) et les sociaux-démocrates de l'Union civile radicale (UCR) s'impose dans la capitale Buenos Aires, devant la liste du Proposition républicaine (PRO, conservateur) conduite par le rabbin Sergio Bergman.
Pas de troisième mandat
Le mode de scrutin des primaires étant identique à celui du scrutin législatif du 27 octobre, le vote de dimanche marque une tendance à deux mois et demi des législatives partielles au cours desquelles 127 des 257 sièges de députés et 24 des 72 mandats de sénateurs seront renouvelés.
La perspective d'un troisième mandat de Cristina Kirchner, au pouvoir depuis 2007, s'éloigne. Son parti ne semble en effet pas en mesure de construire une majorité des deux tiers pour modifier la constitution, qui prévoit actuellement un maximum de deux mandats.