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Armée et rebelles se livrent une bataille acharnée pour Alep

L'armée syrienne et les rebelles s'affrontaient mercredi pour le contrôle d'Alep. L'armée a affirmé avoir pris le contrôle du principal quartier dissident, ce que les insurgés démentent.

08 août 2012, 19:15
La bataille fait rage à Alep.

L'armée syrienne et les rebelles s'affrontaient mercredi pour le contrôle d'Alep, deuxième ville du pays, après une offensive terrestre d'envergure des forces loyalistes. L'armée a affirmé avoir pris le contrôle du principal quartier dissident, Salaheddine, ce que les insurgés ont immédiatement démenti.

Cette opération intervient au lendemain de la promesse du président Bachar al-Assad de "purger" le pays des "terroristes", un terme que son régime utilise pour désigner les rebelles.

"Nos forces armées ont pris le contrôle total de Salaheddine, infligeant aux groupes terroristes des pertes sévères", a déclaré une source officielle citée par l'agence Sana.

Selon cette source, "des dizaines de terroristes ont été arrêtés, d'autres se sont rendus en déposant leurs armes" et "de grandes quantités d'armes utilisées par les terroristes pour terrifier les habitants et commettre des assassinats contre les forces de l'ordre ont été saisies".

"Une guerre de rue"

Le colonel dissident Abdel Jabar Oqeïdi a confirmé "une attaque barbare et sauvage du quartier", ajoutant "il est faux de dire que l'armée du régime a pris le contrôle total du quartier".

En milieu d'après-midi, les rebelles ont affirmé avoir repris une partie du terrain perdu, après avoir reçu le renfort de 700 combattants. "Nous avons lancé une contre-offensive et repris trois des cinq rues perdues", a affirmé Wassel Ayoub, commandant de la brigade Nour al-Haq de l'Armée syrienne libre (ASL).

"Une guerre de rue s'est installée. Ils (les rebelles) ont infligé de lourdes pertes aux forces d'Assad qui se sont retirées à présent. Salaheddine est sous le contrôle de l'ASL", a de son côté affirmé Omar, un activiste rebelle présent dans cette partie d'Alep.

Combats sans précédent

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) évoque des combats d'une violence sans précédent, depuis le début des affrontements à Alep le 20 juillet. L'ONG décompte au moins 82 personnes tuées mercredi (41 civils, 15 rebelles et 26 soldats), dont 34 à Alep.

Amnesty International a également dénoncé la violence des bombardements des derniers jours en s'appuyant sur des images satellitaires, qui montrent plus de 600 cratères formés par l'impact d'obus à Alep et dans la petite ville voisine d'Anadane.

Par ailleurs, l'afflux de réfugiés en Turquie s'accélère. Environ 2400 personnes, essentiellement des femmes et des enfants, ont fui les combats en Syrie au cours de la nuit de mardi à mercredi, rapporte l'agence anatolienne de presse.

Les autorités jordaniennes ont elles confirmé l'arrivée, mercredi à l'aube de l'ancien Premier ministre syrien Ryad Hidjab. Celui-ci est le plus haut responsable politique du régime à faire défection depuis le début de l'insurrection

Réunion à Téhéran

Du côté des alliés de Damas, l'Iran organise jeudi une rencontre avec une douzaine de pays ayant "une position réaliste" sur la crise. Selon Téhéran, douze à treize pays y prendront part. Le Liban a déjà fait savoir qu'il n'y participerait pas en respect de sa "neutralité" dans le conflit. Pas plus que Kofi Annan, le médiateur démissionnaire de l'ONU et la Ligue arabe.

Moscou a quant à elle présenté mercredi à la presse un général russe dont la mort avait été annoncée un peu plus tôt par les rebelles syriens. Les agences de presse russes rapportent que l'officier est apparu en personne au ministère de la Défense à Moscou, qui a qualifié l'annonce de sa mort de "mensonge effronté".

Réunion du Conseil de sécurité

A Paris, le ministère français des Affaires étrangères a annoncé que le Conseil de sécurité de l'ONU, dont la France assure la présidence en août, se réunirait le 30 du mois à New York au niveau ministériel "pour traiter de la situation en Syrie", essentiellement du point de vue humanitaire.

En outre, Nicolas Sarkozy est sorti de son silence pour demander une action rapide de la communauté internationale en Syrie, où il voit de "grandes similitudes" avec la Libye, théâtre d'une intervention militaire dont il fut le fer de lance.

L'ancien président s'est entretenu mardi par téléphone avec le président du Conseil national syrien (CNS) et principal chef de l'opposition, Abdebasset Sieda, selon un communiqué conjoint diffusé à Paris.

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