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Arménie-Azerbaïdjan: pas de répit au Karabakh, inquiétude croissante pour les civils

Les combats entre les forces arméniennes et azerbaïdjanaises se poursuivent dans la région séparatiste du Haut-Karabakh. Parmi les victimes, se trouveraient des civils.

05 oct. 2020, 17:19
Le ministère des Affaires étrangères des indépendantistes du Karabakh a indiqué que leur capitale, Stepanakert, peuplée de 50'000 habitants, avait été visée par "des tirs de roquettes intensifs".

Forces séparatistes arméniennes du Nagorny Karabakh et armée azerbaïdjanaise poursuivaient sans relâche lundi leurs affrontements. Pour la deuxième journée consécutive, des bombardements ont visé des zones urbaines, faisant craindre de nouvelles victimes civiles.

Le ministère des Affaires étrangères des indépendantistes du Karabakh a indiqué que leur capitale, Stepanakert, peuplée de 50’000 habitants, avait été visée par «des tirs de roquettes intensifs».

 

 

Selon un témoin, interrogé par l’AFP, la ville a subi trois heures de bombardements et beaucoup de résidents ont fait le choix de partir. Les autres se terrent dans les abris. De nombreuses constructions portent les stigmates de deux jours de frappes: bâtiments effondrés, éclats plantés dans les façades, vitrines soufflées…

Habitations éventrées par des tirs

Dimanche, des deux côtés du front, des tirs d’artillerie, principalement des roquettes, avaient déjà visé des villes, en particulier Stepanakert, sa voisine Choucha ou, en Azerbaïdjan, Gandja, deuxième ville du pays à 60 km de la ligne de contact, ou encore Beylagan. Selon Bakou, les frappes en zones urbaines azerbaïdjanaises ont repris lundi sur ces mêmes cités et d’autres comme Agjabedi.

Le conseiller présidentiel azerbaïdjanais Hikmet Hajiyev a diffusé sur Twitter une vidéo présentée comme ayant été filmée sur le marché central de Gandja, dont les vitres étaient soufflées. Il a dénoncé une attaque «dont le seul but est de faire des victimes civiles».

 

 

Côté arménien comme azerbaïdjanais, les journalistes de l’AFP ont vu des habitations éventrées par des tirs. Selon des bilans officiels, les bombardements dimanche ont fait quatre morts parmi les habitants de la république autoproclamée, et cinq en Azerbaïdjan, ainsi que de nombreux blessés. Comme ils l’ont fait depuis la reprise du conflit le 27 septembre, les belligérants se rejettent la responsabilité de l’escalade.

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov a indiqué que le médiateur du conflit au Karabakh, composé de la France, de la Russie et des Etats-Unis, préparait une nouvelle déclaration et des «mesures concrètes pouvant être prises pour empêcher le sang de couler». Dimanche soir, il s’était inquiété de «la hausse du nombre de victimes» civiles.

«Bombardements aveugles»

Les séparatistes, soutenus politiquement et militairement par l’Arménie, et les Azerbaïdjanais, n’ont donné aucun signe de vouloir travailler à une trêve.

Le Comité international de la Croix-Rouge a lui condamné «les bombardements aveugles» qui ont détruit ou touché des centaines de maisons et d’infrastructures clés comme des hôpitaux et des écoles.

 

 

Le Nagorny Karabakh, majoritairement peuplé d’Arméniens, a fait sécession de l’Azerbaïdjan à la chute de l’URSS, entraînant au début des années 1990 une guerre qui a fait 30’000 morts. Le front y est quasiment gelé depuis un cessez-le-feu signé en 1994, malgré des heurts réguliers.

Le bilan des morts – toujours très partiel, Bakou ne communiquant pas ses pertes militaires – s’établit à 266, dont 221 soldats du Karabakh, 18 civils du territoire séparatiste et 25 Azerbaïdjanais. Mais chaque partie affirme avoir tué de 2000 à 3000 soldats ennemis.

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