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Armes chimiques en Syrie: l'ONU commence à enquêter lundi

Le régime syrien, sous pression des pays occidentaux qui l'accusent d'avoir utilisé des armes chimiques au point d'examiner une option militaire, a donné son feu vert à l'ONU pour une enquête. Les investigations onusiennes débutent lundi près de Damas.

25 août 2013, 22:55
L'opposition syrienne a évoqué 1300 morts et accusé le régime, qui a catégoriquement démenti, d'avoir perpétré l'attaque avec des gaz toxiques dans la banlieue de Damas.

Après l'attaque meurtrière de mercredi près de Damas, où l'opposition syrienne a affirmé que le régime avait utilisé des armes chimiques pour tuer des centaines de civils, l'ONU a confirmé que ses experts se rendraient lundi sur les lieux, en donnant une "priorité absolue" à cette enquête.

Mais un responsable américain a estimé que l'accès proposé par Damas était "trop tardif pour être crédible", tandis que Moscou a appelé l'opposition syrienne à permettre aux experts d'enquêter "en toute sécurité".

Parallèlement, la communauté internationale menait des contacts de haut niveau pour préparer une "réponse sérieuse" contre Damas, Washington et Londres examinant même des options militaires.

Damas dit vouloir coopérer

"Un accord a été conclu aujourd'hui à Damas entre le gouvernement syrien et les Nations unies durant la visite de la haute représentante de l'ONU pour le désarmement, Angela Kane, pour permettre à l'équipe des Nations Unies d'enquêter sur les allégations d'usage d'armes chimiques dans la province de Damas", a annoncé le ministère syrien des Affaires étrangères.

Selon le chef de la diplomatie syrienne Walid al-Mouallem, le régime veut "coopérer avec l'équipe des inspecteurs pour prouver que les allégations des groupes terroristes sur l'utilisation par les troupes syriennes d'armes dans la région de la Ghouta orientale (étaient) mensongères".

Les experts de l'ONU étaient arrivés quelques jours plus tôt pour enquêter sur de précédentes allégations d'attaques chimiques.

"Tout concorde" pour désigner Damas"

Le régime, qui assimile la rébellion à du "terrorisme", a nié à plusieurs reprises avoir eu recours à des armes chimiques et a en revanche accusé cette même rébellion d'avoir fait usage samedi de gaz toxique à Jobar, un quartier périphérique de la capitale, ce que l'opposition a démenti en bloc.

Dans la foulée de ces accusations mutuelles, le président français François Hollande s'est entretenu avec son homologue américain Barack Obama, auquel il a indiqué "que tout concordait pour désigner le régime de Damas comme l'auteur" des attaques chimiques.

"Les deux présidents sont convenus de rester en étroit contact pour apporter une réponse commune à cette agression sans précédent", a indiqué la présidence française dans un communiqué.

Barack Obama s'est également entretenu avec le premier ministre britannique David Cameron. Les deux hommes ont estimé que les faits "mériteraient une réponse sérieuse de la communauté internationale". Le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel a lui déclaré que "les forces américaines étaient prêtes à agir contre le régime syrien si nécessaire. "

La Russie a cependant rejeté toute précipitation: "Nous appelons vigoureusement ceux qui, en essayant à l'avance d'imposer aux experts de l'ONU les résultats de leur enquête, évoquent la possibilité de mener une opération militaire en Syrie, à faire preuve de bon sens et à ne pas commettre d'erreur tragique", a déclaré le porte-parole de la diplomatie russe, Alexandre Loukachevitch.

"Tout cela ne peut que nous rappeler les événements d'il y a dix ans, quand, en prenant pour prétexte des informations mensongères sur la présence en Irak d'armes de destruction massive, les Etats-Unis, en contournant l'ONU, se sont lancés dans une aventure, dont tout le monde connaît maintenant les conséquences", a-t-il ajouté.

Afflux d'armes pour les rebelles

Et l'Iran, allié du régime syrien, a une nouvelle fois menacé les Etats-Unis de "dures conséquences" en cas d'intervention. Enfin, le président israélien Shimon Peres a appelé la communauté internationale à se "débarrasser" des armes chimiques de Syrie.

Depuis que l'opposition a accusé le régime de Bachar al-Assad d'avoir lancé l'attaque chimique de mercredi, l'afflux d'armes destinées aux rebelles s'est accru, a déclaré à Reuters un responsable des insurgés.

Selon une source proche de l'opposition, les insurgés syriens ont reçu ces dernières 24 heures 400 tonnes d'armes envoyées par leurs soutiens dans les pays du Golfe - le Qatar et l'Arabie saoudite essentiellement -, ce qui représente l'une des plus grosses livraisons de ce genre en deux ans et demi de soulèvement.

Les Américains majoritairement hostiles à une action
 Quelque 60% des Américains interrogés pour un sondage Reuters/Ipsos se disent hostiles à une intervention des Etats-Unis en Syrie. Et ce même si les allégations d'attaque chimique par le régime de Damas étaient avérées.

Neuf pour cent seulement des personnes interrogées dans cette étude, réalisée entre le 19 et le 23 août - soit après le raid présumé du faubourg damascène de la Goutha survenu le 21 août au matin -, pensent que le président Barack Obama se doit d'agir.

Dans le détail, un Américain sur quatre interrogé dans ce sondage apporterait son soutien à une intervention américaine en cas d'attaque à l'arme chimique par le chef de l'Etat syrien dirigée contre des civils. Ils seraient 46% à s'y opposer.

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