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Armes chimiques: la Syrie ne tient pas ses promesses

Damas a laissé passer la date butoir du 5 février pour évacuer ses armes chimiques. Elle impute ce retard aux menaces d'attaques d'insurgés sur les routes menant au port de Lattaquié.

05 févr. 2014, 15:35
Un inspecteur de l'ONU en août 2013 en train de prélever des échantillons qui prouveront la présence d'armes chimiques.

La Syrie n'a pas, comme elle s'y était engagée, évacué de son territoire la totalité de ses armes chimiques à la date du 5 février. Le processus est en retard de plusieurs semaines, ce qui remet en question la date butoir du 30 juin fixée pour leur élimination totale.

A ce jour, la Syrie n'a évacué qu'à peine plus de 4% des 1300 tonnes de produits toxiques qu'elle a déclarés à l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC). Les deux petits lots évacués se trouvent à ce jour à bord d'un navire danois en Méditerranée.

En plus des 700 tonnes d'agents chimiques les plus dangereux qui auraient déjà dû avoir quitté le territoire syrien au 31 décembre, 500 tonnes supplémentaires d'agents chimiques dits de "catégorie 2" auraient dû avoir été évacués mercredi. Or, seuls deux chargements d'agents chimiques ont quitté la Syrie, les 7 et 27 janvier.

En plus de ces agents chimiques les plus dangereux, notamment ceux intervenant dans la composition du gaz moutarde et du gaz sarin, et de ceux de "catégorie 2", environ 120 tonnes d'isopropanol doivent en outre être détruites en Syrie d'ici au 1er mars.

Attaques d'insurgés

La Russie a déclaré mardi que son allié syrien allait évacuer prochainement d'autres lots d'armes chimiques mais les diplomates occidentaux ont dit n'avoir constaté aucun signe d'évacuation imminente. La Syrie a fait savoir qu'elle allait transmettre à l'OIAC un calendrier d'évacuation, sans dire exactement quand elle allait le faire.

Damas a imputé les retards dans l'évacuation de son stock chimique aux menaces d'attaques d'insurgés sur les routes menant au port de Lattaquié, au bord de la Méditerranée. Aussi le régime demande-t-il davantage de matériel blindé et des équipements de communication pour mener à bien cette mission.

Mais les Etats-Unis et les Nations unies, qui supervisent conjointement le programme de destruction des armes chimiques avec l'OIAC, ont estimé la semaine dernière que l'armée syrienne avait tout le matériel nécessaire et devait honorer ses engagements le plus rapidement possible.

En vertu d'un accord intervenu entre la Russie et les Etats-Unis et consacré par l'adoption fin septembre de la résolution 2118 du Conseil de sécurité de l'ONU, les autorités syriennes avaient accepté d'évacuer au plus tard le 5 février l'ensemble de leurs armes chimiques hors du territoire syrien.

Enfants réfugiés

L'accord russo-américain contient notamment une allusion explicite au chapitre 7 de la charte des Nations unies qui prévoit des conséquences pouvant inclure des sanctions ou le recours à la force militaire pour celui qui ne respecterait pas ses engagements.

Les agents chimiques doivent être évacués à bord de navires militaires danois et norvégiens à destination du port italien de Gioia Tauro, où ils seront transférés sur un navire de la marine américaine spécialement équipé pour procéder à leur destruction.

Par ailleurs, les groupes rebelles syriens soutenus par les pays occidentaux recrutent des enfants réfugiés dans les pays voisins, a annoncé l'ONU dans un rapport publié mardi. De son côté, le gouvernement syrien torture des enfants ayant des liens avec les rebelles.

Réfugiés syriens bloqués

Au tout début du conflit en mars 2011, selon le rapport, les militaires syriens étaient en grande partie responsables des infractions graves constatées à l'endroit des enfants. Puis, avec l'intensification des affrontements et la structuration de la rébellion, l'opposition s'est elle aussi rendue responsable d'exactions.

Sur le terrain, les autorités turques bloquent à la frontière les réfugiés syriens sans passeport qui fuient l'offensive gouvernementale à Alep, la grande ville du nord de la Syrie, a rapporté mercredi une ONG turque.

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