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Assaut militaire en Irak: 50 morts

Près de 50 personnes ont trouvé la mort aujourd'hui dans un assaut de l'armée irakienne face aux manifestants sunnites. Ceux-ci sont hostiles au Premier ministre. Ces violences, ajoutées à des représailles contre les militaires, intensifient les tensions confessionnelles dans la région.

23 avr. 2013, 20:52
Un assaut militaire contre des protestants sunnites ont tué 50 personnes aujourd'hui dans le nord de l'Irak.

Ces tensions opposent le Premier ministre chiite Nouri al-Maliki et ses détracteurs qui l'accusent de vouloir accaparer le pouvoir.

Peu après, les ministres sunnites de l'Éducation Mohammed Ali Tamim, et des Sciences et des Technologies Abdel Karim al-Samarraï ont démissionné pour protester contre la répression menée les autorités dominées par les chiites.

Ultimatum

Les forces anti-émeutes ont pris d'assaut à l'aube une place de la localité de Houweijah, dans la province de Kirkouk, après l'expiration d'un ultimatum adressé aux manifestants pour qu'ils livrent les assassins d'un soldat tué la semaine dernière, selon le ministère de l'Intérieur.

Vingt-cinq manifestants et deux militaires ont été tués dans cet assaut et 70 personnes blessées, selon l'armée. Nos forces n'ont ouvert le feu "que lorsque les manifestants ont tiré et nous avons riposté pour nous défendre", a affirmé un officier ayant rang de général, qui a requis l'anonymat.

Un porte-parole des manifestants, Abdel Malek Al-Joubouri, a lui assuré que les forces anti-émeutes avaient "ouvert le feu de façon indiscriminée".

Selon lui, elles ont en outre "mis le feu aux tentes" dans lesquelles des centaines de manifestants campaient depuis plusieurs semaines pour réclamer la démission de M. Maliki, à l'instar des sit-in organisés dans d'autres villes sunnites.

"Armée des Naqchbandis"

Selon le ministère de l'Intérieur, les autorités avaient "demandé aux manifestants pacifiques non armés d'évacuer la place" avant l'assaut.

D'après l'officier, l'opération visait "l'armée des Naqchbandis", groupe rebelle islamiste violemment opposé au gouvernement particulièrement actif à Kirkouk et sa région. Il compte dans ses rangs d'anciens officiers de l'armée de Saddam Hussein.

Représailles

L'armée a par la suite tué 13 hommes qui ont tenté d'attaquer ses positions dans la province de Kirkouk en représailles à l'incident de Houweijah, selon des officiers.

Condamnant l'assaut de l'armée, le chef du conseil de la province de Kirkouk, Hassan Trouhan, a appelé l'ONU à intervenir. La province de Kirkouk est une mosaïque ethnique et confessionnelle où cohabitent Kurdes, Arabes et Turkmènes, sunnites et chiites.

Plus tard, des manifestants armés ont tué six soldats et en ont enlevé un septième près de Ramadi, chef-lieu de la province sunnite d'Al-Anbar (ouest), a-t-on appris de source policière.

Trois soldats kurdes irakiens ont par ailleurs été tués et 20 personnes blessées lorsque des membres de tribus sunnites ont attaqué une patrouille de l'armée près de Souleimane Bek dans la province de Salaheddine, a déclaré Moulla Karim Shoukr, un haut responsable d'un parti kurde.

Manifestations

Des manifestations anti-gouvernementales se succèdent depuis fin décembre dans des provinces majoritairement sunnites du nord du pays. Les protestataires réclament la démission de Nouri al-Maliki et la fin de la "marginalisation" dont ils estiment être victimes en raison de leur appartenance religieuse.

Dans ce contexte tendu, quatre fidèles ont été tués et 13 personnes blessées mardi dans l'explosion de deux bombes visant une mosquée sunnite à Bagdad, selon des sources de sécurité.

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