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Attentat à Londres: à une semaine du déclenchement du Brexit, l'Ecosse suspend les débats

Le parlement écossais a suspendu ses débats mercredi suite à l'attaque de Londres, alors que la Première ministre devait être autorisée à demander un nouveau référendum d'indépendance. Nicola Sturgeon accuse Londres de ne pas tenir compte des intérêts écossais dans la perspective de l'Union européenne. L'activation du Brexit ainsi que la perspective d'un second référendum pourraient avoir de fâcheuses conséquences sur l'économie.

22 mars 2017, 19:20
Le parlement écossais a suspendu ses débats liés au Brexit suite à l'attaque survenue à Londres.

A une semaine du déclenchement du Brexit, le parlement régional écossais a suspendus ses débats mercredi après l'attaque à Londres. Il devait voter pour autoriser la Première ministre Nicola Sturgeon à demander un nouveau référendum d'indépendance.

Ken Macintosh, représentant le parlement écossais, a annoncé dans un communiqué que l'attaque dans le quartier londonien du parlement à Westminster "affectait le débat", "donc nous décidons de suspendre la séance". Il n'a pas précisé la date de sa reprise. Il a également annoncé que la sécurité avait été renforcée devant l'entrée du palais de Holyrood, siège du parlement.

 

"Mes pensées sont avec tous ceux qui sont, à Westminster ou autour, impliqués dans cette affreuse attaque, et avec les services de secours", a écrit sur son compte Twitter Nicola Sturgeon.

La Première ministre écossaise réclame l'autorisation du parlement régional pour demander à Londres l'organisation d'un référendum fin 2018 ou début 2019, soit avant la conclusion des négociations avec Bruxelles. Elle accuse Londres de ne pas prendre en compte les intérêts écossais dans la perspective de la sortie de l'Union européenne.

Convaincre les Ecossais

Si les analystes imaginent mal Mme May opposer une fin de non-recevoir, elle pourrait faire traîner la date de la tenue de la consultation pour qu'elle n'ait pas lieu avant la fin des négociations complexes qui s'annoncent avec Bruxelles. Celles-ci doivent durer deux ans.

Si elle parvient à décrocher un nouveau référendum, Mme Sturgeon devra aussi convaincre les Ecossais. Selon un sondage publié dimanche, seuls 44% d'entre eux sont à ce jour favorables à une indépendance. L'enquête montre aussi que 51% des sondés ne veulent pas d'un nouveau référendum dans un avenir proche. Lors d'une première consultation en septembre 2014, ils s'étaient prononcés à 55% contre l'indépendance.

 

Se pose également la question de savoir si Edimbourg a les moyens de son indépendance. La santé de l'économie écossaise s'est détériorée avec la chute des cours du pétrole depuis 2014.

Pour l'ex-Premier ministre d'Ecosse et ex-leader du SNP Alex Salmond, l'Ecosse est "la 15e nation la plus prospère au monde en termes de PIB par habitant". "Affirmer que nous n'aurions pas les moyens d'être indépendants est fondamentalement stupide", estime-t-il.

"L'indépendance pourrait coûter cher"

Mais Graeme Roy, directeur de l'Institut Fraser of Allander de l'université de Strathclyde, a mis en garde Edimbourg et Londres contre les risques économiques liés à l'incertitude qui règne.

 

"La hausse de l'incertitude liée à l'activation de l'article 50 (du Traité de Lisbonne, qui lancera les négociations du Brexit, ndlr) et la perspective d'un second référendum d'indépendance vont influer de manière négative sur de nombreux secteurs économiques", a-t-il déclaré.

L'ancien gouverneur de la Banque d'Angleterre Mervyn King a averti que l'indépendance pourrait "coûter cher". L'Ecosse pourrait "certainement" être indépendante mais aura du mal à emprunter sur les marchés financiers si elle décide de mener une politique de déficit public pour soutenir ses dépenses, a-t-il déclaré mardi sur la BBC.

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