Les autorités allemandes étaient à la recherche samedi d'éventuels complices d'Anis Amri, l'auteur présumé de l'attentat de Berlin. Son neveu, arrêté en Tunisie avec deux autres djihadistes, a affirmé qu'Amri était l'émir d'un groupe djihadiste en Allemagne.
Le ministère tunisien de l'Intérieur a indiqué que le neveu et les deux autres djihadistes étaient membres d'une "cellule terroriste (...) liée" à Anis Amri. Il n'a toutefois pas mentionné de lien avec l'attaque de Berlin.
Selon le ministère, le neveu a fait, comme son oncle, allégeance au groupe Etat islamique. Il a aussi "avoué avoir été en contact avec son oncle à travers l'application cryptée Telegram pour échapper à la surveillance policière".
Selon Tunis, le neveu a affirmé que son oncle était "l'émir" d'un groupe djihadiste en Allemagne connu sous le nom de brigade "Abou al-Walaa". Son oncle lui aurait en outre "envoyé des sommes d'argent" pour l'aider à le rejoindre.
Quel modus operandi?
En Allemagne, l'enquête se concentre sur le parcours exact d'Amri de Berlin à Milan, où il a fini sa cavale sous les balles d'un jeune policier. La police veut notamment savoir s'il a bénéficié de complicités durant sa fuite.
"Comment a-t-il bien pu gagner l'Italie depuis Berlin?", demande samedi le journal Bild. Le quotidien s'étonne qu'il ait pu fuir au nez et à la barbe de toutes les polices du pays.
Selon la police italienne, l'homme a transité par la France pour se rendre dans la banlieue nord de Milan, où il a été tué tôt vendredi matin lors d'un contrôle d'identité près d'une gare. Dans son sac, les enquêteurs ont trouvé un billet de train montrant qu'il était monté à Chambéry, dans l'est de la France, et passé par Turin avant d'arriver dans la nuit à Milan, selon des médias allemands.
La police allemande veut aussi savoir si l'arme utilisée à Milan est celle qui a servi à abattre un chauffeur routier polonais lundi à Berlin. C'est avec le camion de ce chauffeur qu'Anis Amri a ensuite foncé dans la foule d'un marché de Noël berlinois. Parmi les douze morts, sept sont allemands, les cinq autres venaient de République tchèque, d'Italie, d'Israël, de Pologne et d'Ukraine.