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Attentat en Italie: "on ne touche pas aux enfants" assure un ex-boss de la mafia

Un ex-boss de la mafia des Pouilles dit que son organisation ne s'attaque pas aux enfants, comme dans l'attentat de Brindisi.

21 mai 2012, 12:00
La mafia des Pouilles, la Sacra Corona Unita (SCU), n'aurait jamais commis un attentat meurtrier comme celui qui a visé samedi un lycée de Brindisi. C'est ce qu'a affirmé lundi dans un entretien à "Repubblica", un ex-boss de cette organisation.

La mafia des Pouilles, la Sacra Corona Unita (SCU), n'aurait jamais commis un attentat meurtrier comme celui qui a visé samedi un lycée de Brindisi. C'est ce qu'a affirmé lundi dans un entretien à "Repubblica", un ex-boss de cette organisation.

"On ne touche pas aux enfants (...) La Sacra Corona Unita ne fait pas ce genre de choses, parce qu'elle sait qu'après l'Etat la détruirait. Regardez ce qui s'est passé pour Cosa Nostra (la mafia sicilienne) il y a 20 ans avec Falcone, elle a été décimée", explique Tonino Screti, ex-trésorier de la SCU.

Selon M. Screti, décrit comme "à la retraite" après avoir passé six ans en prison pour association mafieuse, "aucun délinquant dans les Pouilles ne s'en prendrait à un enfant, à la limite au père de l'enfant".

Pour Don Tonino, ex-bras droit de Salvatore Buccarella qui fut l'un des plus puissants porte-drapeaux de la Sacra Corona Unita, les mafieux même les plus féroces "ne mettent pas des bombes pour tuer des innocents". "Nous délinquants ne nous comportons pas de cette manière", poursuit-il.

"Un déséquilibré"

Si ce n'est pas la mafia locale, alors qui? lui demande le journaliste Attilio Bolzoni, spécialiste depuis 30 ans des enquêtes sur la criminalité organisée.

"J'ai vu tous les journaux télévisés et je pense que c'est un déséquilibré. Personne à Mesagne ne pouvait organiser une chose de ce type, tuer notre propre population", estime-t-il. Mesagne est à la fois le village d'origine de la jeune fille tuée dans l'attentat, Melissa Bassi, et le lieu de naissance de la SCU.

Et pour lui, l'attentat "n'a rien à voir avec le nom de l'école Morvillo-Falcone", donné en mémoire de la femme du juge anti-mafia sicilien Giovanni Falcone, tué avec elle il y a près de 20 ans dans un attentat à l'explosif contre leur voiture.

De toute façon, explique-t-il, "la Sacra Corona Unita n'existe plus. Seuls circulent des personnages de petit calibre. Dans quelques jours, il y aura une descente de police à leur encontre, et ce sera fini pour eux aussi".

Rappelant que Brindisi était autrefois la capitale de la contrebande, il a souligné qu'"un jour, les contrebandiers ont tué deux agents de la police douanière mais "après ça, cela en a été fini de la contrebande". "On ne peut pas s'attaquer à l'Etat, on perd toujours", a-t-il conclu.

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