Un kamikaze à bord d'une voiture piégée a attaqué un convoi diplomatique turc appartenant à la mission de l'Otan en Afghanistan jeudi à Kaboul. Cet attentat, revendiqué par les talibans, a fait deux morts, au moment où le gouvernement évoque des pourparlers de paix avec les insurgés.
L'explosion s'est produite peu après 08 heures (04H30 suisses) dans le quartier des ambassades à Kaboul. Le kamikaze a lancé sa voiture piégée "sur le véhicule de l'équipe de sécurité de l'émissaire turc Ismail Aramaz", annonce l'armée turque.
Les deux victimes sont un ressortissant turc et un passant afghan, a précisé un porte-parole de la police afghane. Sur place, un mur était maculé de sang. Les pompiers ont éteint un incendie qui dévorait encore un véhicule et les services de nettoyage de la ville étaient à pied d'oeuvre.
Cible manquée?
L'attaque a été revendiquée par les talibans. "Un kamikaze a visé un convoi étranger dans le centre de Kaboul, et plusieurs étrangers ont été tués dans l'attaque", ont indiqué les insurgés dans un message aux médias.
Il est toutefois possible que les insurgés se soient trompés de cible. Un de leurs porte-parole a en effet expliqué avoir voulu viser des militaires américains. "L'objectif de l'attaque était un convoi de soldats américains. Ni l'ambassade ni aucun ressortissant d'autres nationalités n'étaient visés", a déclaré Zabihullah Moudjahid sur son compte Twitter.
La capitale afghane n'avait pas connu d'attentat mortel visant des étrangers depuis plusieurs semaines. Le dernier s'était produit début janvier lorsqu'un kamikaze taliban avait visé la mission européenne de police en Afghanistan (Eupol), tuant un civil afghan. Mais aucun étranger, membre de l'Eupol, n'avait été tué dans cet attentat.
Espoir de négociations
L'attentat de jeudi intervient au moment où le nouveau gouvernement afghan espère la tenue prochaine de pourparlers avec les insurgés. Plusieurs cadres talibans avaient annoncé la semaine dernière une reprise prochaine de contacts avec les Américains au Qatar pour tenter de mettre sur les rails des pourparlers de paix après plus de treize ans de conflit.
Cette annonce avait été démentie par Washington et par le porte-parole officiel des talibans. Mais lundi, le chef de l'exécutif afghan, Abdullah Abdullah, a dit miser sur le début prochain d'un dialogue.
Ce nouvel optimisme à Kaboul est nourri notamment par une amélioration des relations avec le Pakistan voisin qui affirme désormais vouloir cibler "tous" les groupes islamistes armés incluant ceux qui sévissent en Afghanistan.